Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Démissionner, une culture Les démissions de ministres, de Premiers ministres et même de présidents de Républiques ne sont pas des événements rares. Elles peuvent être provoquées par des scandales dans lesquels ils sont impliqués, des fautes professionnelles ou tout simplement parce qu’ils pensent être moralement responsables d’une tragédie, qu’ils estiment, selon leur conscience, importante. C’est ainsi que le Premier ministre du Québec avait annoncé sa démission en janvier 2001, parce qu’il estima qu’il n’avait pas réussi à faire avancer le Québec sur la voie de la souveraineté. Suite à l’accident ferroviaire de Bioce qui s’est produit le 23 janvier 2006 au Monténégro, le plus grave accident de train de l’histoire du pays, le ministre des Transports a immédiatement démissionné. Son homologue japonais en a fait autant quand un avion s’était écrasé en 2005. Le vice-ministre des Transports et de la Communication arménien a également démissionné après la parution de plusieurs articles de presse l´identifiant comme étant le propriétaire d´un nouvel hôtel luxueux à Erevan, et le ministre du Travail et des Retraites britannique a présenté sa démission à Blair après un scandale lié à un conflit d’intérêts. L’on se souvient que le ministre de la Défense français avait démissionné pour protester contre la position de son pays dans la guerre d’Irak. Plusieurs ministres britanniques en ont fait de même. En Algérie, la seule démission, connue à ce jour, est celle d’un ancien président. Démissionner n’est pas perçu sous le même angle, ailleurs et en Algérie. Autant l’acte de se démettre relève, dans d’autres pays, d’une culture pour s’opposer à une hégémonie, protester contre une décision ou faire son mea culpa, autant elle relève du suicide en Algérie, un pays où les ministrables sont capables de tout endurer pour conserver leur fauteuil, parce que synonyme de rentes, de privilèges et de passe-droits. Les affaires où des ministres ont été impliqués par la vox populi dans des affaires louches, de détenir des fortunes (non déclarées) ou d’avoir été responsables d’une grave faute qui aura de très lourdes conséquences sur l’avenir de dizaines de milliers de jeunes Algériens, sont légion. C’est ce qui vient de se produire, récemment, dans une épreuve scolaire décisive pour la poursuite des études. Un haut responsable avait pourtant déclaré que toutes les conditions étaient réunies et que tout était fin prêt pour que les candidats puissent composer sereinement. Cela n’a pas été le cas et le préjudice causé énorme. Assisterons-nous à la première démission librement présentée? Une démission qui sera reprise par les grands journaux et qui augurera d’une nouvelle perception du Koursi en Algérie? Le Premier ministre kazakh avait présenté sa démission le 28 janvier, en déclarant qu’il était temps de laisser la place à de nouvelles idées. Rien ne l’obligeait à le faire.


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