Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Il n’y a pas de projection d’avenirUne enquête effectuée en milieu scolaire a fait ressortir que 500.000 élèves sont exclus, chaque année, du système éducatif. Il est estimé que les 11-14 ans sont les premières victimes de cette sélection impitoyable car n’arrivant pas à assimiler ce qui leur est enseigné. Les enfants issus de milieux défavorisés sont ceux qui se taillent la part du lion dans ce triste record. On imagine mal, en effet, des enfants qui parlent français bien avant qu’ils n’apprennent l’arabe, faire partie de ces hordes de «desperados» qui iront grossir les rangs des travailleurs au noir, de dealers et de délinquants. Et ce ne sera qu’une fois en prison, que les pouvoirs publics s’occuperont de leur éducation en les mettant dans des établissements de «rééducation», qu’on songera à les préparer pour leur réinsertion future à la vie civile, alors que les statistiques prouvent que très peu de détenus se sont réellement réinsérés.Le problème, en Algérie, est que les pouvoirs publics font trop de promesses. Des promesses électorales, bien sûr, mais également des promesses que l’on balance avec fracas pour apaiser des tensions sociales. Des sinistrés à reloger, aux victimes de compressions auxquelles l’on promet un reclassement en passant par la multitude de problèmes qui provoquent la colère des citoyens et auxquels les responsables promettent des solutions, des tas de promesses sont faites. Rares sont les fois où un intervenant déclare devant un micro avoir réalisé tel ou tel objectif pour devancer les attentes des citoyens. Il est toujours question de «On a décidé...», «On va demander...» et autres propos démagogiques destinés à contenir, dans l’immédiat, l’ire des administrés qui subissent quotidiennement les agressions de la vie alors qu’une partie de ceux chargés de leur bien-être se prélassent dans leurs bureaux et sont dorlotés par le doux chuintement des billets qu’on leur glisse pour qu’ils daignent écouter, la détresse des autres en faisant encore... des promesses, qu’ils ne tiendront pas, naturellement. A quoi servent l’armée de pédagogues et autres experts qu’il rétribue au prix fort, si l’Etat est incapable d’évaluer sa propre action? Combien coûte l’exclusion d’un élève arrivé, par exemple, en fin de premier cycle? A-t-on quantifié les dégâts, de la déception des parents à celle des conséquences sur sa vie et celle de ses concitoyens, quand l’exclu se rendra compte qu’il est un marginalisé? Il est peu probable que cela ait été fait quand on a été incapable d’évaluer le degré d’assimilation des élèves pour lesquels on a supprimé une matière, une année après son introduction, parce que l’étude pédagogique a été bâclée.


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