H’lal alihoum, H’ram Alina

Changer de mentalité La 39ème Foire d’Alger, que les experts qualifient d’ores et déjà de succès, constitue une belle vitrine de cette Algérie dont les gouvernants ne cessent de vanter les atouts pour que les investisseurs étrangers rappliquent en masse. Cette manifestation économique, la plus connue à l’extérieur, succède à une série de salons consacrés à divers secteurs pour valoriser l’Algérie et faire connaître le produit que l’on prétend vendre. Le tourisme est l’une de ces activités sur laquelle les autorités misent pour attirer des devises, créer des emplois et développer des sous-secteurs, l’artisanat, qui généreront à leur tour des emplois et aideront à faire connaître l’Algérie. Le problème est que les responsables n’ont rien fait pour que notre pays devienne la 8ème merveille du monde.«Le Sud fascinant, avec ses dunes de sable et ses palmiers verdoyants», «Le littoral avec ses 1.200 kilomètres de long» et «Les paysages féeriques de telle ou telle région», sont des clichés qui ont tellement été rabâchés, que l’on se demande si ce n’est pas ces slogans creux qui font fuir les touristes potentiels. A croire qu’il n’y a qu’en Algérie que l’on peut trouver du sable, la mer ou la montagne! Timimoun qui accueillait entre 12 et 15.000 touristes étrangers en 1991, se contente aujourd’hui de 2 à 3.000. Encore que la majorité d’entre eux sont des Français dont les parents ont vécu en Algérie ou qui font du pays, une escale, sur leur chemin vers d’autres destinations. Si le nombre de touristes a chuté d’une façon aussi brutale, c’est dû au terrorisme et au climat de terreur qui sévissaient, il n’y a pas si longtemps. Situation amplifiée par des gouvernements qui recommandaient à leurs ressortissants d’éviter de se rendre en Algérie. Certes. Le terrorisme a été vaincu, maintenant. Cela, les Algériens le savent. Dans l’histoire, ce ne sont pas des Algériens qu’on attend dans ce fameux Sud et pour lesquels on organise des salons, mais des étrangers. Ceux qui continuent de croire que l’Algérie est encore à feu et à sang et que des hordes terroristes y dictent leur loi. Un pays de corrompus où des hauts dignitaires véreux s’accaparent les richesses et écrasent les autres qui vivent dans la misère. Ce sont ces clichés qu’il faut effacer et remplacer par des images plus positives. Monter une tente dans un salon n’est pas la meilleure des manières d’attirer des Allemands ou des Suisses qui ont toujours en mémoire le douloureux épisode que vécurent leurs compatriotes enlevés par le GSPC. Les responsables devraient plutôt se rendre, incognito, dans ce grand Sud qu’ils encensent sans connaître réellement. Peut-être trouveraient-ils l’inspiration pour que les étrangers qui s’y rendent, quand même, ne déchantent plus.