Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Les règles du jeu Les Algériens seront privés, cette année, de Coupe du Monde de football. C’est HHC, le Golden Boy des médias, qui l’a annoncé. Le patron de l’ENTV a déclaré qu’il avait mis sur la table 6,5 millions de dollars. Mais, a-t-il expliqué, «c’est la partie qui détient les droits de retransmission qui ne veut même pas entendre parler de négociations». Certains verraient dans cette situation une simple transaction commerciale qui a foiré ; d’autres, un manque de professionnalisme de la part des responsables chargés du secteur de l’information et des sports en particulier. Après la déconfiture de notre équipe nationale sur les stades, il est normal de voir celle des faiseurs de miracles lui emboîter le pas. Le propos n’est pas de parler foot. Car, parlant de cette discipline -et de beaucoup d’autres- il y a longtemps que les Algériens ne vibrent plus. Et s’ils font, malgré tout, semblant de s’agiter c’est plutôt pour se défouler. Et se convaincre qu’une cuvée semblable à celle du millésime 82 est en train de mûrir.Cette mésaventure -bien que certains responsables restent optimistes- est typique au nouvel environnement qui se met en place, la mondialisation. Ce machin dont ne cessent de parler certains, sans qu’ils ne sachent quels en sont les effets et de quels moyens faut-il disposer pour y adhérer. Comment imaginer, un seul instant, que la partie, qui a acheté les droits de retransmission, refuse le principe même de négocier, c’est-à-dire de vendre? Est-il logique que TF1, M6 ou Eurosport, aient déboursé des millions pour faire de la rétention? Y croire serait une aberration. Et si l’Algérie se retrouve dans cette position délicate, parce qu’elle pénalise le téléspectateur, c’est parce que quelque part quelqu’un a cherché à jouer à l’épicier en ne voulant, au départ, que des résumés quotidiens. Ce calcul était, sans doute, guidé par le secret espoir de voir les pirates découvrir les codes, comme à leur habitude. Tout n’est cependant pas perdu et il existe une autre solution. Celle de s’offrir, pour 9.900 dinars, une carte d’abonnement du bouquet satellitaire ART, détenteur des droits de diffusion pour le monde arabe. Mais cette solution ne semble pas arranger les Algériens habitués au piratage, à la reproduction et à la contrefaçon pour se mettre plein les poches sans trop se fatiguer les méninges et sans avoir à faire preuve de créativité artistique ou technique. Telle est l’une des facettes de cette mondialisation que nos gouvernants souhaitent, alors qu’ils ne sont pas en position de négocier, qu’ils ne détiennent aucun atout pour faire contrepoids et, surtout, aucune technologie pour en décoder les accès. Dans cette histoire sordide, le football n’est qu’une parabole. Et une réalité. Aussi amusant et contradictoire que cela puisse paraître.


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