H A W A : : Zohra Ihaddaden Tisserande jusqu'à l'âme

Quand on l'a rencontrée au Palais  des Rais, Zohra Ihaddaden montait les marches d'un des étages de la résidence princière, essoufflée sous le poids d'un lourd tapis de laine pure, qu'elle traînait presque tant la pièce est importante par son volume. Une pièce de sa collection et création qu'elle avait quelques heures auparavant reçue de Ghardaïa du centre d'estampillage après avoir été «poinçonné». Une sorte d'extrait de naissance de la pièce tissée, «une pièce d'art», faisant foi de son origine. Madame Ihaddaden explique tout cela avec volubilité  et force détails. La jeune est femme originaire du village de Abou Youssef à  Ain El Hammam. Elle a appris son métier de tisseuse  auprès de sa mère dès l'âge de 14 ans alors qu'elle était collégienne. Avec ses 23 ans d'expérience en tant que tisserande, créatrice de nouveaux motifs, formatrice de proximité, Zohra Ihaddaden a ouvert le premier atelier de tissage privé de sa région.Dans son activité de formatrice, elle reçoit des élèves du CFPA auxquels elle apprend les techniques du tissage. Cette dame hyper active et se retrouvant en ces déplacements, car pour les besoins de l'enseignement qu'elle procure aux jeunes filles désirant se lancer dans l'activité de tisserande, elle  «émigre» vers d'autres villages. Ces élèves ' «Mes filles et mes copines» dit-elle avec chaleur. Tissage «Ra», points noués, «kelim », créations de maquettes dont «Illilten et Hawa» deux tapis «estampillés» et dont elle est fière , le choix de la laine , les couleurs et tout l'arsenal du vocabulaire des tisseuses, nous sont racontés alors que Zohra Ihaddaden reçoit les visiteurs. Que serait Madame Ihaddaden sans le soutien de son époux ' Un compagnon qui la seconde en toute chose et qui partage cet amour du tissage, la deuxième vie de cette jeune femme.