Algérie

GUYOTVILLE ET SON CHASSELAS



LE 28 janvier 1843, le maréchal Soult, ministre de la Guerre, adressait au comte Guyot, directeur de l'Agriculture en Algérie, des instructions sur la possibilité de créer un ou deux villages de pêcheurs entre Alger et Sidi-Ferruch.
L'exploration méthodique de cette partie du littoral s'imposait. Elle fut entreprise. Il s'agissait alors d'une région peu connue, triste et désolée, d'un accès difficile et dont les ressources à l'égard de la colonisation apparaissaient nulles ou très limitées.
Telle était l'opinion du comte Guyot qui avait parcouru la région, pour noter ses caractères et particularités. " L'absence de source et de cours d'eau, de Pointe-Pescade à l'oued Beni-Messous " intervenait parmi les éléments de son enquête.
Cependant, " il existait de l'eau ", près du cap Aconater, au fond d'un ravin, à 50 mètres de la plage. Et non loin de là, se montraient les ruines d'un aqueduc.
Ces dernières considérations avaient retenu l'attention du ministre : on se trouvait en présence demanifestations d'activité d'un lointain passé. Le mi-lieu qui avait été exploité pouvait l'être encore.

A la vérité, le territoire à coloniser présentait des vestiges de très anciens peuplements. C'est ainsi que le " Grand Rocher ", près de Guyotville, devait révéler, dans une grotte, des ossements humains, des outils en silex, poteries grossières, aiguilles et poinçons en os, etc... Dans le voisinage, se dressaient des dolmens. D'après Demontès, il en existait encore une centaine vers 1860 et une vingtaine seulement au début du siècle. Que sont-ils devenus?

ORIGINE DE GUYOTVILLE

U N arrêté du 19 avril 1845 du maréchal duc d'Isly, gouverneur général de l'Algérie, accordait au sieur Tardis, en résidence à Alger, une concession de 200 hectares, autour du centre actuel de Guyotville, avec obligation, pour le bénéficiaire, de fonder un village de pécheurs " français et indigènes ", au lieu dit " Aïn Benian ".
Les clauses ainsi imposées pouvaient être résumées comme suit :
1") Le concessionnaire s'engageait à construire 20 maisons en bonne maçonnerie, de 2 pièces au minimum et une autre qu'il occuperait avec sa famille.
2") Il prenait l'engagement d'installer 20 familles dans les immeubles qui leur étaient réservés.
3°) Le terrain concédé devait être mis en culture par ses soins.
4") Enfin, dans le délai d'une année et moyennant une subvention de 6.000 francs, le sieur Tardis contractait l'obligation de faire exécuter divers travaux, en vue de l'exercice de la pêche, but essentiel de la décision gouvernementale. II y était prévu la création d'un parc aux huîtres et d'ateliers pour la préparation du poisson.
L'intéressé recevait également de l'Administration 800 francs pour chaque maison de pêcheur et 2.400 francs pour celle qu'il devait habiter.
Un an après la signature de ce contrat, des rapports officiels signalaient que le sieur Tardis ne l'avait pas respecté : les installations à la mer étaient inexistantes et les maisons, ayant été édifiées avec de mauvais matériaux, commençaient à se délabrer.
Les produits de la pêche n'assuraient pas, comme on l'avait espéré, l'existence de ces premiers colons. Ce fut bientôt la misère et, après elle, la maladie.
Aussi, le hameau d'Aïn-Benian avait-il perdu rapidement la -plupart de ses habitants. Cinq seule-ment de ces derniers s'y maintenaient encore et vivaient, de façon très précaire, du charbon qu'ils fabriquaient pour le vendre à la ville d'Alger.
Lorsque l'occasion leur en était offerte, ils travaillaient également, pour le compte d'un entrepreneur, à l'extraction de pierres d'une carrière voisine. Mais ils ne se livraient pas à la pêche !
De nouvelles mesures s'imposaient, inspirées en partie d'un rapport du service compétent, concluant à la déchéance de M. Tardis dont la carence, en face de ses obligations, le rendait responsable d'une lamentable situation. Le directeur de l'Intérieur et de la Colonisation, par lettre du 26 décembre 1846, informait le gouverneur général qu'un " procès-verbal était signifié le jour même à M. Tardis, entrepreneur du village d'Aïn-Benian, dans le but d'arriver à la dépossession de ce concessionnaire ".
Les propositions formulées dans ce sens furent approuvées par le ministre de la Guerre qui, dans sa réponse du 16 avril 1847, montrait la nécessité d'opérer sans retard, regrettant que le Conseil supérieur d'administration n'eût pas été saisi de cette question depuis longtemps.

REPEUPLEMENT :
APPEL AUX FAMILLES AGRICOLES

LE ministre marquait également son accord sur un projet de repeuplement du hameau d'Aïn-Benian, en ajoutant qu'il lui paraissait convenable de faire appel, en cette occasion, à " quelques familles agricoles ". Ces dernières seraient installées, bien entendu, sur les points où le sol présentait les conditions les plus favorables à la culture.
C'était une nouvelle et heureuse orientation. Cependant, les résultats se firent attendre. Les concessions accordées aux " agriculteurs " étaient de 6 hectares, superficie qui se révéla bientôt très insuffisante. Aussi, ces colons furent-ils obligés de chercher des ressources dans la vente à la ville d'Alger, de charbon et de broussailles, ce qu'avaient fait d'ail-leurs, on l'a vu, leurs prédécesseurs.
II était nécessaire d'apporter à ces travailleurs des encouragements, des facilités dans l'accomplisse-ment de leur tâche. Astreints à tout faire, par leurs propres moyens, ils n'avaient pas bénéficié, comme ceux de certains centres du Sahel, de la main-d'ceuvre militaire.
De profondes améliorations furent réalisées à partir de l'année 1852. Elles portèrent d'abord sur la surface des concessions qui passa de 6 à 12 ha. Le nombre de ces dernières augmenta également et de nouveaux titulaires furent désignés suivant leurs aptitudes. Ils devaient, d'autre part, justifier d'une certaine aisance. Enfin, l'institution de " primes de défrichement " ne pouvait que stimuler leur activité.

RÉSULTATS ET PROGRÈS

C'EST alors qu'on vit s'installer 21 fermes autour du centre, également agrandi. A la même époque, la colonisation, dans cette région, était intéressée par un fait de caractère général : une décision ministérielle du 20 août 1852 créait dans le Sahel d'Alger des réserves forestières. Surveiller, entretenir, améliorer les essences existantes, en introduire de nouvelles, tel était l'important programme dont la réalisation incombait au Service des Forêts. L'admirable forêt de Baïnemn, si souvent visitée par les Algérois, en est une heureuse réalisation, trop importante pour être présentée à cette place. II en sera question.
En 1853, le préfet d'Alger, M. Lautour-Mézeray, traduisait ses impressions sur la situation des colons de Guyotville en écrivant au ministre de la Guerre, à la suite d'une visite dans la région : " Je n'ai vu nulle part des gens plus contents, plus travailleurs et surtout plus reconnaissants. "
C'était la conséquence des décisions administratives, de leur application rationnelle, de mesures appropriées, où s'affirmait la vigilance du préfet.
Une autre personnalité avait puissamment contribué à cette féconde évolution. C'est le comte Eugène Guyot, directeur de l'Intérieur et de la Colonisation, dont le souvenir est évoqué par la riante et accueillante cité de " Saint-Eugène " et la ruche, toujours bourdonnante, de " Guyotville ".
Il n'existe pas de texte officiel se rapportant à cette dénomination. Cependant, comme l'a rappelé Demontès, le comte Guyot avait reçu de M. Tardis, peu après la date de création d'Aïn-Benian, une pétition ayant pour but de donner son nom à ce centre.
Or, à la même époque, au mois d'avril 1845, le directeur de l'Intérieur était saisi d'une pareille demande, en faveur de l'agglomération située entre la ville d'Alger et la Pointe-Pescade.
Eugène Guyot accepta alors que son nom fût attaché à Aïn-Benian et son prénom à l'autre village. II transmit donc les deux requêtes au ministre de la Guerre, ce qui provoqua la décision du 4 août 1845, appelant, en pareil cas, l'avis du Conseil supérieur d'administration. Ce dernier, consulté, donna son entière approbation au projet, en des termes très élogieux pour le haut fonctionnaire intéressé.
Malheureusement, le nouveau ministre de la Guerre, le lieutenant général Moline de Saint-You, par lettre adressée au gouverneur général, jugea sévèrement l'attitude du comte Guyot et du conseil d'administration et s'opposait à toute mesure donnant aux villes et villages des noms de fonctionnaires en activité, à moins de " grands et éclatants services rendus ".
Le directeur de l'Intérieur méritait beaucoup mieux. Il fut d'ailleurs vengé par la postérité.
A partir de 1853, les progrès économiques ne feront que s'accuser.

Dans un rapport adressé, le 30 avril 1856, au ministre de la Guerre, le préfet d'Alger exprimait une fois de plus, par la voie officielle, la vive satisfaction que venait de lui procurer une tournée effectuée à Guyotville, jadis " pauvre petit village perdu sur le bord de la mer et qui avait été signalé dans le temps comme une création fatalement condamnée à périr ".
Le chef du département, faisant allusion aux réponses reçues des colons qu'il avait interrogés, ajoutait : " Ces braves gens n'avaient besoin, pour réussir, que d'une route, pour transporter leurs produits et d'une fontaine pour fournir l'eau nécessaire à leur alimentation et à celle des bestiaux. Leur travail ferait le reste et triompherait des difficultés et même de la mauvaise qualité du terrain où ils se trouvent installés. "
La demande des colons de Guyotville étant absolument justifiée, leur route fut améliorée et devint accessible aux voitures. Quant à la question de l'eau, elle fut résolue dans le sens désiré par les intéressés dont les besoins, à cet égard, étaient assurés par un canal alimentant la fontaine construite sur la place du village.
Soutenus par l'Administration, les colons donnèrent un nouvel essor à leurs cultures et à celle de la vigne en particulier. C'est ce que relate le rapport du préfet qui souligne, d'autre part, l'état avancé des défrichements et le nombre des concessionnaires s'élevant à 38, dont 29 Français et 9 Espagnols, " tous pleins de confiance en l'avenir et déjà satisfaits de la position qu'ils ont laborieusement conquise ".
Au cours de cette même année 1856, une en-quête officielle indiquait, sur le territoire considéré, l'existence de 321 hectares ensemencés. Il y figurait 120 ha. de blé tendre, 96 ha. de légumes, etc... Les cultures entreprises alimentaient la population d'Alger, tout en assurant les besoins des producteurs et de leurs familles. Enfin, l'aménagement de vastes communaux encourageait le développement de l'élevage.

FACTEUR DE PROSPÉRITÉ: LE CHASSELAS
NOUS sommes en 1 874. Vingt années se sont écoulées depuis les premières tentatives de création du village maritime d'Aïn-Benian. Après avoir payé un lourd tribut à l'adversité, Guyotville a triomphé des difficultés de toutes sortes qui s'opposaient à son essor. En présence des résultats acquis, son avenir est assuré. Or, le cadre de cette féconde activité demeure, depuis 1856, celui d'une simple section de la commune de Chéragas.
L'accord ne semble pas régner entre protecteurs et protégés. Guyotville demande son érection en commune de plein exercice et l'adjoint qui la représente adressera, le 1- mars 1 874, au préfet d'Alger, les lignes suivantes qui traduisent l'état d'esprit du moment :
" Comme si la prospérité de Guyotville, due au labeur et à l'ordre de sa population, pouvait porter ombrage à ses protecteurs légaux, la mairie de Chéragas, dans ces derniers temps surtout, semble prendre à tâche de la braver par des mesures contraires à ses voeux, au point que nos rapports administratifs, arbitraires et vexatoires, sont devenus impossibles. "
Il n'y avait là, on le voit, rien de grave et les choses devaient s'arranger. Après les formalités d'en-quête prescrites par un arrêté préfectoral du 6 février 1873, le décret du 28 novembre 1874 érigeait en commune de plein exercice la section de Guyotville, qui comptera, deux ans plus tard, en 1876, près de 600 habitants.
Une ère nouvelle venait de s'ouvrir. Ainsi administré, ce territoire poursuivra, dans des conditions encore plus favorables, son évolution économique.
D'ailleurs, des ressources essentielles lui seront apportées par la production du raisin " chasselas " et sur-tout par une meilleure connaissance du milieu exploité : Guyotville deviendra un centre de primeurs.
Sa population passera à 1.412 habitants, en 1886, pour s'élever à 2.231 habitants, en 1 896, et à 2.821, en 1901.
La culture de la vigne qu'on y pratiquait avec succès, depuis quelques années, alimentait les marchés locaux et celui d'Alger en particulier. Les cépages employés alors ne présentaient pas d'intérêt particulier.
Mais il n'en fut plus de même lorsque le " chasselas doré de Fontainebleau " fit son apparition à Guyotville.
Source de richesses inattendues qui devait modifier profondément la situation économique de cette région, le chasselas y fut introduit, croit-on, par M. Berthier. De l'avis de certains habitants de la localité, le mérite en revient à M. Galaud et, pour d'autres, à M. Bernard.
Les raisins de table produits par ce cépage ont d'abord trouvé leur écoulement dans la colonie. Mais l'initiative de deux exportateurs, MM. Gros et Tartarin, leur assura dans la métropole, à partir de 1876, des débouchés très rémunérateurs.
Ce succès encouragea de nouvelles plantations de chasselas et l'on procéda au greffage des anciennes vignes. Les terrains communaux eux-mêmes furent loués, défrichés, pour recevoir le fameux cépage.
Cette extension du vignoble eut pour cause, non seulement les profits qui s'y rat-tachaient, mais aussi l'amélioration des transports maritimes, devenus plus rapides et plus réguliers.
Le " chasselas doré à bois jaune "a donné une sous-variété qui, dans la région de Guyotville, porte le nom de " chasselas à bois rouge ". Celle-ci fut décrite par le regretté Vivet qui l'a ainsi caractérisée : " Les pieds de chasselas à bois rouge sont plus vigoureux que ceux du chasselas doré, à sarments étalés et parfois très longs (4 à 5 mètres), rampant sur le sol. L'écorce des rameaux en voie de développement est rougeâtre sur le tiers au moins de la circonférence, parfois sur la totalité. Les rameaux sont pourvus de vrilles de grandes dimensions ; les feuilles sont plus découpées que celles du chasselas doré type. Quant aux grappes, elles sont, en général, moins nombreuses, parfois lâches et plus petites dans la sous-variété à bois rouge que chez le chasselas à bois jaune. "
Une particularité est à noter en faveur du chasselas à bois rouge : il est plus précoce que l'autre. Par contre, sa production est moins élevée, caractère qui l'a fait délaisser par la plupart des viticulteurs de la région.
En résumé, le distingué spécialiste recommandait la culture à Guyotville du " chasselas " bois jaune, se rapprochant le plus du chasselas doré type ".
Sans insister sur les pratiques d'exploitation du chasselas, nous dirons que les producteurs s'attachent à développer certains caractères recherchés par la clientèle. C'est ainsi que la couleur ambrée des grains est obtenue par l'opération de l'effeuillage, qui consiste à dégager les grappes, de manière à les exposer à l'action solaire, ce qui, d'autre part, en active l'évolution.
Les raisins de chasseras destinés à l'exportation sont l'objet de soins spéciaux qui n'intéressent pas seulement les conditions de leur récolte, mais aussi leur présentation et leur expédition. A diverses reprises, ces opérations ont donné lieu à des manifestations officielles qui ont mis en relief les brillants progrès accomplis dans une branche de première importance de l'économie régionale. On sait que l'OFALAC a largement contribué à ces résultats.
Un autre cépage, " Madeleine Oberlin ", est également cultivé, comme raisin de table, pour sa précocité, sur le territoire de Guyotville, mais la sur-face qui lui est réservée demeure très limitée. Mentionnons également le cépage hongrois " Perle de Csaba " qui, dans le même milieu, se montre encore, mais en proportions insignifiantes par rapport au chasselas.
Est-ce à dire que le vignoble de Guyotville soit exclusivement affecté à la production de raisins de table? Non. Si les sols les plus perméables et les m'eux exposés sont occupés par le chasselas, il est des points, sur le " Plateau ", par exemple, où les facteurs naturels sont moins favorables aux primeurs. Là sont utilisés les cépages courants destinés à produire des vins.
Ce sont eux qui, on le sait, furent les premiers cultivés.

D'après ce tableau, les vignes à vin occuperaient à peine le quart de la superficie totale du vignoble de Guyotville, qui serait d'environ 800 ha.
Ainsi, le chasselas joue ici un rôle prépondérant, car à ses qualités propres de cépage précoce, s'ajoutent celles du milieu de culture offrant à la végétation les conditions d'évolution hâtive qui le caractérisent. Précisons ce dernier point.

LE SOL

ON sait que les premiers colons de Guyotville s'adonnaient à la culture du blé. Si la céréale leur apportait des ressources indispensables, d'ailleurs assez réduites, elle n'était pas à sa place dans les formations sablonneuses qui constituent la majeure partie des sols de la région.
Par contre, la vigne tire le meilleur parti de ces terrains perméables qui, sous un climat très ensoleillé, où les gelées sont à peu près inconnues, s'échauffent facilement et manifestent une activité chimique et biologique prononcée. Ce sont ces conditions de précocité qui permettent de récolter le rai-sin du chasselas, précoce lui-même, tout au début de juillet et même, suivant les expositions, dès la fin de juin.
A ces avantages incontestables, s'opposent certaines particularités, source de difficultés dans l'exploitation des sables.
II est évident que les dunes, avant d'être livrées à la culture du chasselas, doivent être fixées, résultat qui est atteint par processus physico-chimique ou par l'utilisation d'espèces végétales appropriées. Cette question ne sera pas développée ici.
On reproche également à ces sols de Guyotville leur pauvreté en éléments nutritifs, inconvénient qui, dans certains cas, confinerait à la stérilité.
Cette situation, on le sait, est pratiquement améliorée par des apports massifs de matières organiques et l'application " rationnelle " de certains engrais. Signalons également, par endroits, l'intérêt pratique d'un labour assez profond, qui ferait passer en surface les éléments d'une couche inférieure, plus ou moins argileuse. Enfin, il conviendrait de s'intéresser davantage, semble-t-il, à la flore bactérienne de ces milieux anormaux qui, il faut le dire, constituent de rares exceptions.
Ainsi, les sols de Guyotville présentent, dans l'ensemble, les caractères d'une réelle fertilité, en demeurant particulièrement propres à l'évolution des cultures de primeurs. Les données de température, pluviométrie, relevées au Cap Caxine et à la Trappe de Staouéli, ne peuvent qu'en témoigner. D'ailleurs la conclusion de ce bref exposé est vérifiée par les faits : Guyotville est un centre privilégié, où le chasselas étale sa verte parure et mûrit ses fruits dorés.
Mais, si la vigne y demeure la culture fonda-mentale, on ne saurait oublier la pomme de terre, la tomate, etc., réservées en très majeure partie à l'exportation. En raison de leurs caractères de primeurs, des débouchés particuliers leur sont assurés.
Aux 800 hectares représentant la superficie du vignoble de Guyotville s'ajoutent plus de 300 ha. de productions maraîchères, constituant, avec les raisins de table, les facteurs essentiels d'une puissante activité qui fait de cette commune l'une des plus riches de l'Algérie.
En rapport avec cet essor économique, la population, au recensement du 31 octobre 1948, atteignait le chiffre de 8.050 habitants dont les éléments sont ainsi représentés.
Français de statut civil de droit commun 4.216
Français musulmans de statut local.... 3.363
Etrangers musulmans ....198
Etrangers non musulmans ....273
Total ..............................8.050

Il y a un siècle, le misérable petit village Benian, avec ses 20 maisons mal construites, attendait en vain ses occupants. II en est sorti Guyotville, capitale florissante du chasselas.

J. MANQUENÉ.
ALGERIA




la musqua de guyotville et la meilleure au monde ;alors le chasselas
mouloud yahia cherif - menuisier - guyotville, Algérie

29/01/2020 - 416147

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