Algérie

Guy Roux et les 43 ans de solde positif



Guy Roux et les 43 ans de solde positif
De passage à Alger, il a parlé de son club, l'AJ AuxerreLe club d'Auxerre, représentant d'une petite ville de province, est passé de la division d'honneur au sommet de la hiérarchie du football français.
Invité, mercredi dernier, par l'Association des anciens internationaux de football (AAIF) à prendre part aux travaux du séminaire consacré au football professionnel, le célèbre Guy Roux, ex-coach de l'AJ Auxerre, à la tête du staff technique de laquelle il a exercé pendant plus de quarante ans, a pu parler de l'expérience de ce club, parti du néant et de l'amateurisme jusqu'à devenir champion de France professionnel et participer à la plus prestigieuse compétition de clubs au monde, la Ligue des champions européenne. A force de révélations et d'anecdotes, il a longuement évoqué le parcours de l'AJA depuis qu'il était amateur dans les années 1950 jusqu'à son accession sur la plus haute marche de la hiérarchie du football français. L'AJ Auxerre est un cas à prendre exemple car il est le représentant d'une petite ville de province qui n'avait jamais eu l'audace de venir contester la supériorité de clubs nettement plus nantis que lui comme le Paris SG, Bordeaux ou Lyon. Pourtant, malgré des moyens dérisoires par rapport à ces derniers, il a réussi dans une formidable entreprise de conquête de la renommée et du respect grâce à une performance sportive qui n'avait pas manqué de faire des envieux. A la base de ce succès, Guy Roux, bien sûr, l'homme qui n'a jamais demandé qu'on lui recrute les joueurs les plus chers du marché et qui s'est contenté de mener son équipe en piochant dans le formidable réservoir que constituait son centre de formation. «Vous ne devez pas avoir les yeux plus gros que le ventre si vous cherchez à réussir dans le football professionnel, a-t-il dit lors du séminaire. Un club professionnel a besoin d'un stade, pas nécessairement grand et un centre de formation. Deux à trois hectares peuvent suffire à ce dernier.» Guy Roux nous a, ainsi, expliqué comment l'AJA, parti de championnat de la division d'honneur avec un stade d'une contenance d'à peine 2000 places et une moyenne de spectateurs de 200 personnes, est parvenu en Ligue 1 avec un stade rénové et agrandi à 22000 places, avec éclairage pour les matches en nocturne et une moyenne de 12000 spectateurs. En parallèle, il a construit un centre de formation par lequel sont passés quelques grands noms du football français comme Cantona, Boli, Mexes, Ferreri, Bats, Charbonnier, Cocard, etc. Que des internationaux. Guy Roux a insisté sur le métier d'éducateur qui a expliqué la réussite de ce centre de formation, ce qui devrait inciter nos clubs à réfléchir longuement sur ce dossier sachant que les jeunes catégories chez nous sont confiées à d'anciens joueurs qui n'ont aucune notion de ce métier. L'ex-coach de l'AJA a aussi parlé du financement de ce club qui bénéficiait de l'appui de quelques sponsors, tous des industriels de la région, sachant que grâce à ses exploits sportifs, il contribuait à leur renommée et à celle de cette région.
Et puis, Guy Roux a fait une révélation de taille, le genre d'information sur laquelle il faudrait méditer et s'en servir comme exemple. Pendant 43 ans, Guy Roux n'a connu qu'un seul président à la tête de l'AJA, Jean-Claude Hamel. «Ce n'était pas quelqu'un de particulièrement riche puisque c'était un vendeur de camions, a-t-il expliqué. Mais pour lui, un sou était un sou et il n'a jamais été pris par la folie des grandeurs. Dans notre stade, par exemple, il y a des escaliers qui vous permettent de gravir les gradins et aller prendre place. Quand nous savions que le stade allait afficher complet, nous numérotions des places sur ces escaliers et nous les vendions. Cela nous permettait de récupérer quelque 2000 places et de faire une meilleure recette. Je peux vous dire que Jean-Claude Hamel en 43 ans de présidence de l'AJA a eu 43 soldes positifs. Jamais les comptes n'ont été dans le rouge.» Voilà de quoi donner à réfléchir aux responsables de nos clubs professionnels, puisque le professionnalisme en Algérie est, lui, dans le rouge depuis son lancement en 2010.


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