Le gouvernement du territoire britannique de Gibraltar a rejeté hier une demande des Etats-Unis de retenir le pétrolier iranien qui s'apprête à quitter ses eaux territoriales, rapportent des médias citant un communiqué dudit gouvernement.Il a invoqué en la circonstance le fait que les sanctions américaines ne sont pas applicables dans l'Union européenne (UE). «En vertu du droit européen, Gibraltar est dans l'impossibilité de prêter l'assistance demandée par les Etats-Unis», qui veulent saisir le pétrolier en application des sanctions américaines contre l'Iran, ont expliqué les autorités du Rocher dans un communiqué.
Gibraltar a arraisonné, le 4 juillet, le pétrolier Grace 1, soupçonné de transporter du pétrole vers la Syrie, en application des sanctions européennes contre ce pays. Le pétrolier a été autorisé jeudi à repartir, quand Téhéran a assuré que la cargaison de 2,1 millions de barils ne serait pas livrée à la Syrie.
Entre-temps, explique le communiqué, les Etats-Unis ont présenté plusieurs demandes pour que le pétrolier soit immobilisé, et le ministère de la Justice a émis un mandat de saisie fondé sur les sanctions américaines contre l'Iran. «Le régime des sanctions de l'Union européenne est fondamentalement différent de celui des Etats-Unis», souligne le communiqué. De plus, la réglementation européenne «interdit spécifiquement d'appliquer certaines lois américaines», dont celles sur les sanctions contre l'Iran. Le pétrolier, qui naviguait sous pavillon panaméen, a été rebaptisé Adrian Darya pour la suite de son voyage et est passé sous pavillon iranien, qui flottait dimanche à sa poupe.
L'arraisonnement du Grace 1 a provoqué une grave crise entre Londres et Téhéran, qui dément que le navire fasse route vers la Syrie, et a saisi 15 jours plus tard un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d'Ormuz. L'Iran a saisi deux autres pétroliers, aggravant ainsi la tension dans une région où plusieurs navires ont été attaqués ou endommagés par des mines et où un drone américain a été abattu par l'Iran, alors que les Etats-Unis resserrent l'étau des sanctions contre la République islamique. Le président américain, Donald Trump, s'est retiré en 2018 d'un accord international permettant d'encadrer l'industrie nucléaire iranienne, négocié en 2015 par son prédécesseur Barack Obama avec l'Iran, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l'Allemagne, et a rétabli des sanctions draconiennes contre Téhéran. R. I.
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Posté Le : 19/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Watan
Source : www.elwatan.com