Algérie

Guerre des nerfs



L'affaire de la subvention du PNUD pour la wilaya de Tizi Ouzou, destinée au secteur de l'environnement, tourne à la guerre des nerfs. Les autorités gouvernementales voudraient suspendre toute vie politique et tout débat socio-économique dans la région qu'elles ne s'y prendraient pas autrement, c'est-à-dire dormir sur un dossier aussi anodin que celui d'un projet de partenariat dans le secteur de l'environnement. La dernière session de l'APW de Tizi Ouzou où des dossiers aussi névralgiques que l'hydraulique et le tourisme étaient à l'ordre du jour s'est pratiquement résumée à l'attente de la réponse du wali au sujet de la question de la subvention du PNUD. Le premier magistrat de la wilaya finira par dire que cette question demeure à l'examen au niveau des départements ministériels. Il n'y a pas eu refus, mais il n'y a pas, non plus, autorisation. C'est la définition du blocage, qui équivaudra à un refus lorsque l'échéance sera dépassée et la subvention retirée. Les administrations centrales, sans doute pléthoriques, n'ont pas encore trouvé le temps d'examiner le dossier pour donner leur « feu vert » attendu par les autorités du Québec pour débloquer l'aide financière.Le montant de la subvention, un million de dollars pour les deux villes de Tizi Ouzou et de Boughezoul, ne constitue pas le véritable enjeu dans cette affaire. Il réside dans le traitement politique réservé par les autorités algériennes à ce programme de partenariat interrégional, et dans cette volonté à peine voilée de dénier aux collectivités locales toute prérogative de rechercher les voies et moyens de mettre en 'uvre des programmes de développement au profit des populations. Au-delà du financement, l'intérêt du projet se trouve dans « l'expertise mise à la disposition des collectivités locales dans le domaine de l'eau et de l'assainissement, de la reforestation, du tourisme et des énergies renouvelables », comme le déclarent les experts du PNUD. Ce blocage, doublé d'un étrange black-out, laisse penser que l'objectif recherché est de faire monter d'un cran le climat de pourrissement vécu ces dernières années dans la région. Les déclarations et les rassemblements initiés depuis des semaines par les élus du RCD n'ont pas réussi à amener les autorités centrales à donner un avis sur le dossier, dans un sens ou dans un autre. Une attitude qui confine au cynisme, aggravant le malaise dans une région qui se distingue déjà au niveau national par le niveau d'insécurité et de délabrement économique.


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