Que l'issue de la bataille qui se déroule au sein du FLN se conclut par la victoire de Saadani et de ses partisans ou par celle de leurs opposants regroupés autour de Belayat et Abada, cela ne changera absolument rien au rôle que le pouvoir a dévolu à ce parti dans la perspective de l'élection présidentielle qui est qu'il octroie sa caution et soit au service de son candidat. Cela compris, doit faire considérer que la guerre des clans qui agite l'ex-parti unique n'a rien d'une confrontation entre des visions et des projets politiques diamétralement et irréversiblement opposés.Le clan Saadani et celui qui le conteste roulent pour le même objectif : le maintien du système en faisant échec à tout processus de réformes politiques qui viserait sa remise en cause. Avec ses « grands sabots » et sa « franchise » abrupte, Amar Saadani affiche sans complexe qu'il a été catapulté à la tête du parti pour qu'il contribue à ce maintien. Ses détracteurs se défendent de rouler pour le même but au cas où ils reprendront le contrôle du parti et parent leur opposition au clan Saadani de « nobles » motivations qui déclinées par Belayat ou Abada prêtent franchement au rire. Qui les croit en effet quand ils disent se battre uniquement pour sauver le FLN de la « dérive » de la corruption, le hold-up des responsabilités, l'expropriation des prérogatives, des instances et la volonté des militants et cadres du parti.
Pour être au FLN depuis des décennies et avoir fait partie sans interruption de ses instances dirigeantes, les chefs de file de la contestation anti-Saadani ont mis du temps pour s'apercevoir du pourrissement qui a été à l''uvre très tôt dans le parti et qui a fini par rendre l'option Saadani possible. Les changements qu'ils jurent vouloir apporter au fonctionnement de l'ex-parti unique ne sont que pièges pour « gogos » qui croient encore que le FLN est capable en les pratiquant de s'émanciper de la tutelle du pouvoir. Une émancipation qui n'effleure même pas l'esprit au sein des clans qui se disputent le contrôle du parti. Ce dont Saadani ne s'en cache pas en faisant étalage de son allégeance au clan présidentiel segment de ce pouvoir. Tandis que ses détracteurs se gardent bien de déclarer ouvertement pour le compte de qui dans ce pouvoir ils roulent et agissent.
Le spectacle grand-guignolesque dont le FLN est depuis trop longtemps le théâtre est affligeant car il se déroule dans une formation politique majoritaire dans le pays et à ce titre participant à sa gestion. Il est aussi révélateur de la médiocrité crasse du sérail politique dans lequel le pouvoir puise son personnel dirigeant. Sachant que ce pouvoir est uni sur l'essentiel qui est pour lui la conservation de la régence du pays, c'est faire son jeu que de prendre parti pour l'un ou l'autre camp qui s'entredéchirent au sein du FLN et de prêter aux anti-Saadani l'ambition et le courage de sauver l'honneur du parti et l'engager dans le combat du changement auquel aspirent les Algériens. Parce qu'il est devenu l'ex-parti unique est l'un des obstacles à la concrétisation de cette aspiration au changement, qu'il reste sous la coupe de Saadani et ses partisans ou passe sous celle de leurs « opposants».
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Posté Le : 17/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com