Algérie

Guerre de tranchées à l'APN



L'installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), prévue pour le 8 juillet prochain est sur tous les radars. Du citoyen ordinaire, en passant par les différentes composantes sociales, les militants sociaux et partisans, les intellectuels, les universitaires, jusqu'aux hauts responsables de l'Etat, les nouveaux visages des jeunes députés restent très épiés et très attendus. D'aucuns estiment que cette nouvelle Assemblée de la neuvième législature sera foncièrement différente des autres, pour différentes raisons. D'abord, l'aspect jeune de la composante savante de cette nouvelle législature, tant au sein des listes indépendantes que dans celles partisanes, qui devra influer irréversiblement sur le fonctionnement et le rendement de cette Assemblée populaire nationale. Il y a ensuite, l'aspect «novice» en politique qui aura des conséquences certaines sur le déroulement des événements au sein de l'hémicycle de l'APN. On s'attendra à de la fougue, à de la passion et à un affrontement politique, idéologique et culturel perpétuel et inéluctable entre les différents groupes parlementaires et politiques présents au sein de l'hémicycle de cette neuvième législature. L'odeur de la révolution de la jeunesse algérienne se fera sentir dans les débats qui, gageons-le, seront plus engagés, plus sincères et plus honnêtes.Le Hirak est passé par là, serons-nous tentés de dire après-coup. Les jeunes, les compétences marginalisées, les laissés-pour-compte, les porteurs de projets novateurs et créatifs auront, certainement, des porte-voix au sein de cette neuvième législature, en la personne des indépendants. C'est, en tout cas, ce qui se traduit du discours électoral porté par ces listes trois semaines durant, d'un contact direct et continu avec les citoyens. Mais avant cela, il faudra dépasser l'étape des batailles préliminaires au sein de l'hémicycle auxquelles sont, désormais, rompu les grosses machines politico-électorales dont le FLN, le RND et le MSP. Un exercice périlleux où seuls les plus aguerris réussissent à s'en sortir sans trop y laisser de plumes. Seulement, les indépendants qui représentent une variante nouvelle dans ce décor global pourraient constituer un casse-tête chinois pour ces formations politiques sédentaires au sein de l'APN, dont l'attitude et la réaction restent à cerner et analyser. L'une des premières batailles vitales sera, sans nul doute, celle de la désignation du président de l'Assemblée populaire nationale (APN). Chasse gardée du FLN, du moins jusqu'à il y a une législature où les événements politiques du pays ont forcé le destin, à travers le passage de la présidence aux mains des islamistes, à travers Slimane Chenine, P/APN sortant, la présidence de l'APN sera au centre de toutes les convoitises. Le parti de Abou El Fadl Baâdji pourra-t-il réussir à récupérer son «dû»' Jouissant d'une majorité parlementaire, le FLN fera valoir cet argument pour écarter d'éventuels candidats ou postulants. Cela est d'autant plus important, que le MSP de Makri ne cache pas ses envies de mettre main basse sur cette instance suprême de l'Assemblée populaire nationale. D'autres variantes inconnues pourraient favoriser l'ascension des indépendants, en tant que deuxième force politique du pays, à travers l'intronisation de Aït Menguellet Abdelwahab, en tant que premier président de l'APN, issu véritablement de la société civile. Un message à forte connotation politique en direction des Algériennes et des Algériens, notamment ceux sceptiques et récalcitrants face à l'opération politique globale dans le pays, auquel pourraient souscrire certains partis politiques. Une réponse également à l'abstention record (23%) enregistrée lors de ces dernières législatives. Les postes de rapporteur et de vice-président de l'APN seront également au centre de batailles rangées entre les grands prétendants. L'autre bataille qui focalisera l'attention et qui suscitera un jeu de coulisses pointu sera celle du contrôle des principales commissions, dont certaines recèlent une certaine importance pour des raisons évidentes. Il s'agira, a priori, de commissions des affaires étrangères, celle des affaires juridiques et administratives, celle de la Défense nationale, celle de la finances et des budgets, celle des affaires économiques et le reste des commissions affiliées aux domaines de prédilection des départements ministériels. Gageons que ces échéances politico-administratives aiguiseront, à coup sûr, les rivalités entre les uns et les autres. Les indépendants quant à eux, au vu des profils engagés dans cet hémicycle, semblent avoir plus d'un tour dans leur sac.


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