Algérie

Guerre de succession



Guerre de succession
Triste spectacle que celui donné hier par le FLN. Le parti, sorti majoritaire des dernières élections, se déchire. Ses leaders échangent des insultes et vont jusqu'à recourir aux 'baltaguia' pour résoudre des problèmes qu'ils n'arrivent pas à débattre, sereinement, démocratiquement, depuis plus d'une année.
Le FLN va mal, très mal, et sa dernière victoire est cet arbre qui cache la forêt. On n'a même pas donné à Belkhadem la chance de savourer sa victoire. De partout, y compris du sérail, et d'une seule voix, on a entendu la même lecture : la victoire du FLN aux législatives est celle du président Bouteflika.
C'était, alors, le retour au point de départ, pour un Belkhadem qui espérait clouer le bec à ses adversaires en cas de victoire. Mais le patron du FLN n'a jamais été aussi acculé qu'en ce moment.
En voulant, à tout prix, fuir sa responsabilité d'organiser un débat franc avec ses adversaires, il n'a fait que creuser sa tombe.
On reproche à Belkhadem d'avoir coopté des 'affairistes' sur les listes électorales du parti et même dans les instances de décision. Mais ce n'est pas pour cette raison que sa tête est mise à prix. En fait, c'est son ambition personnelle de succéder à Bouteflika qui inquiète, pas seulement les cadres du parti. Un candidat du FLN à la présidentielle, ce n'est pas un jeu, encore moins une simple question d'ambition personnelle. C'est, d'abord, le résultat d'un consensus au sommet de l'Etat. Son prédécesseur à la tête du FLN, Ali Benflis, en a fait les frais en 2004.
L'ex-parti unique n'a jamais été au centre du pouvoir comme il l'est en ce moment. C'est que 2014 se joue au FLN, et le successeur de Bouteflika sera, sinon issu de ses rangs, du moins soutenu par ce dernier. Toute l'agitation actuelle autour du parti est, en fait, le reflet d'un désarroi au sommet de l'Etat au sujet de l'organisation de la succession de Bouteflika.
Une forte tendance au sein du pouvoir est contre l'option Belkhadem pour 2014 et elle le fait savoir à travers ce qui se passe en ce moment au FLN. Mais qui, pour remplacer Belkhadem à la tête du vieux parti ' Personne n'est en mesure de répondre. D'où le silence bien mesuré du président d'honneur du parti, Abdelaziz Bouteflika, qui refuse de jouer à l'arbitre, à ce stade de la compétition, mais qui devrait, quand même, se résoudre à trancher.
A. B.




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