Algérie

Guerre de positions autour du dossier de l?indépendance du Kosovo



Bush menace d?agir sans l?accord russe Une guerre de positions s?annonce entre Washington et Moscou autour du bouclier antimissile et le dossier du Kosovo. Le président américain, George W. Bush, a refusé, hier, un « dialogue sans fin » sur le Kosovo et, en pleine crise des relations avec la Russie, a menacé de passer outre à l?opposition de celle-ci pour établir l?indépendance de la province serbe à majorité albanaise. Si Américains et Européens, favorables à l?indépendance du Kosovo, ne parviennent pas rapidement à un accord avec les Russes et les Serbes, qui y sont hostiles, « vous devez dire : « ça suffit, le Kosovo est indépendant », a déclaré M. Bush, lors d?une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre albanais, Sali Berisha, à Tirana. S?il apparaît qu?un terrain d?entente ne peut être trouvé « dans un délai relativement rapide (...), nous devons déposer (au Conseil de sécurité de l?ONU) la résolution » conduisant le Kosovo à une quasi-indépendance, « c?est ce que date-butoir veut dire », a affirmé le président américain. M. Bush a attendu la première visite d?un président américain en exercice en Albanie, voisine du Kosovo, pour prononcer ses propos les plus tranchés à ce jour sur la question. Ils risquent de tendre encore davantage les relations avec la Russie, déjà crispées à cause du projet antimissile américain en Europe. « La question, c?est de savoir si l?on aura un dialogue sans fin sur quelque chose à propos de quoi nous avons déjà pris une décision. Nous pensons que le Kosovo doit être indépendant », a dit M. Bush. La secrétaire d?Etat, Condoleezza Rice, va « travailler dur pour voir si nous pouvons trouver un accord, et si nous n?y parvenons pas, nous devrons aller de l?avant ; l?objectif, c?est l?indépendance », a dit M. Bush. Le président américain n?a pas seulement réaffirmé son soutien à la cause kosovare, mais aussi à une intégration de l?Albanie à l?Otan, pour peu qu?elle continue à travailler à satisfaire les critères. Cela a valu à M. Bush, encore conspué la veille par des dizaines de milliers de personnes à Rome, l?accueil chaleureux de milliers d?Albanais, une réception à laquelle il n?est plus habitué. Echos de guerre froide Mais ces propos risquent de déplaire considérablement à son « ami » russe, Vladimir Poutine. Une explication en marge du sommet des pays industrialisés, jeudi, avait fait baisser le ton entre les capitales, qui avait réveillé des échos de guerre froide récemment. Mais M. Bush avait dû entendre M. Poutine lui demander de revoir complètement le projet des Etats-Unis d?étendre à l?Europe leur bouclier antimissile. La Russie serait alors prête à coopérer à un projet qui, actuellement, s?apparente, selon elle, à une relance de la course aux armements. M. Bush a persisté dimanche dans la réserve face à la proposition russe. Il a parlé de « geste très positif » signifiant, selon lui, que M. Poutine reconnaît « une chance de coopérer ». Il a répété que l?actuel projet n?était pas dirigé contre la Russie, mais contre des Etats « voyous », et que la « guerre froide est finie ». Mais il s?est à nouveau gardé de s?exprimer sur les conséquences de l?offre russe pour les négociations relatives au bouclier et ouvertes avec la Pologne et la République tchèque. De son côté, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a demandé aux Etats-Unis de « geler » le déploiement du bouclier antimissile en République tchèque et en Pologne, suite à la solution alternative proposée par la Russie, rapportent, samedi, des agences. « Il faut geler le déploiement du système antimissile en Europe pendant la période d?examen, d?analyse et de négociations (russo-américaines, ndlr) sur cette question », a souligné M. Lavrov cité par Itar-Tass. Les Etats-Unis projettent d?installer 10 missiles intercepteurs en Pologne et un radar ultraperfectionné en République tchèque dans le cadre de leur projet de bouclier antimissile.




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