Algérie

Guerre de Libération nationale et période coloniale



Comment doivent être appréhendés les événements tragiques de la période coloniale et la guerre de Libération nationale' C'est à un véritable cours magistral que s'est attelée l'historienne, Catherine Brun. Elle émet d'emblée une condition: l'importance de ne pas dissocier l'étude des évènements douloureux de la guerre de Libération nationale de celle de la période d'occupation (1830-1962) et d'aborder cette guerre comme partie intégrante d'un système colonial. «Ce qui me frappe ces dernières années, c'est la manière dont s'est lentement imposée la nécessité de ne pas dissocier l'étude de la guerre d'indépendance de celle de la période coloniale, et d'aborder les événements de la guerre comme parties intégrantes d'un système colonial», a souligné cette professeure des universités dans un entretien accordé à l'APS, dans le sillage de la célébration du 67e anniversaire du déclenchement de la révolution. Le déclenchement de la guerre de Libération nationale le 1er novembre 1954 «ne vaut qu'en tant qu'elle participe de la remise en question d'un ordre colonial dans la diversité de ses manifestations», enchaîne l'auteure d'Engagements et déchirements, les intellectuels et la guerre d'Algérie, coécrit avec Olivier Penot-Lacassagne, maître de conférences à l'université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et publié en 2012 chez Gallimard. Une date qui va sceller l'indépendance de l'Algérie qui a pris racine dans un autre événement tragique: les massacres du 8 mai 1945. «Le cap de l'irréparable semble avoir été franchi, 10 ans plus tôt, lors des évènements du 8 mai 1945, marqués par une ''répression sanglante'' des manifestations à Sétif, Guelma et Kherrata, lorsqu'un scout musulman arborant un drapeau algérien est abattu par un policier», note-t-elle. Ce scout algérien qui s'appelle Bouzid Saâl, est tombé sous les balles d'un policier français à Sétif. Il est la première victime des massacres du 8 mai 1945 qui feront au final 45 000 victimes. «Cela a déclenché des émeutes et une répression particulièrement meurtrière, menée par des colons et l'armée française ayant fait quelque 20 000 morts», a indiqué l'historienne française qui a signé l'ouvrage: Guerre d'Algérie: les mots pour la dire, un travail ayant rassemblé des textes émanant d'universitaires, d'intellectuels et d'artistes sur la guerre d'indépendance et la période coloniale. Colonie française depuis 1830, l'Algérie, dont la guerre reste «un sujet brûlant», va mener le 1er novembre 1954, pendant 8 ans, un long combat vers l'indépendance, poursuit Catherine Brun. «L'identité française de l'Algérie fait encore la quasi-unanimité des forces politiques, à l'exception de l'extrême gauche. Mais dans les colonies françaises, la révolte gronde», note-t-elle, en s'appuyant sur le contexte politique qui prévalait en France et en Algérie au déclenchement de la Révolution. Le Front de Libération nationale,(FLN), dont la décision de la date du déclenchement de la lutte armée a été prise en octobre 1954, sort de l'anonymat dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954 et déclenche l'insurrection par une trentaine d'actions coordonnées», soulignera Catherine Brun. Plus de 7 ans plus tard les accords d'Evian qui seront paraphés, côté algérien, le 18 mars 1962, par l'emblématique Krim Belkacem acteront l'indépendance de l'Algérie.


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