Algérie

Guerre confessionnelle



Guerre confessionnelle
Le Liban, qui vit une crise politique aigue depuis trois ans, subit une forte pression sécuritaire, en raison du débordement du conflit syrien vers son territoire et de la menace terroriste des groupes islamistes Forsane al-Nosra (syrien) et de l'Etat islamique (Irak et Syrie). Affaibli par la crise politique interne, en l'absence d'un gouvernement uni autour d'un même projet politique et économique, le Liban craint un retour à la case départ avec la tentative des terroristes de prendre le contrôle d'Ersal, dans le nord du pays, frontalier avec la Syrie. L'attaque des islamistes, la semaine dernière, avait fait des dizaines de morts dans les deux camps. Beyrouth est en pleine négociation pour la libération de près d'une trentaine de personnes, prises en otage par les éléments de l'EI et de Forsane al-Nosra. En contrepartie, le Liban devrait libérer, à son tour, une vingtaine de figures islamistes, accusées par l'Etat libanais de terrorisme sur son territoire. Des imams d'obédience salafiste jouent les médiateurs. Ils ont réussi à obtenir la libération de deux officiers des services de renseignements libanais. Mais les autres otages ont été déplacés en territoire syrien, ont affirmé des sources sécuritaires libanaises. Cette instabilité sécuritaire intervient dans une période marqué par une quasi-paralysie des institutions libanaises, en raison des blocages politiques aussi bien au sein du gouvernement qu'au niveau du Parlement. Les députes libanais n'arrivent toujours pas à s'entendre sur l'élection d'un nouveau président, en remplacement de Michel Sleimane. Avec l'implication du Hezbollah (chiite) dans le conflit syrien, aux côtés du régime de Damas, le discours violent de la mouvance takfirie (sunnite radicale), soupçonnée d'aider l'EI à s'installer au Liban, la crainte augmente au sein de la population libanaise, aussi bien chez certains leaders politiques que religieux qui ont appelé à régler le problème de l'élection d'un nouveau président pour affronter «unis» le danger extérieur. À ce propos, des députés et des ministres, issus de la région de Tripoli, ont manifesté leur inquiétude devant «les discours confessionnels qui ont régné ces derniers jours», a rapporté l'agence officielle NNA. De nombreuses personnalités, dont l'ancien ministre Najib Mikati, ont affirmé que «ce qui se passe sur la scène locale est le résultat des répercussions du tremblement de terre politique qui a touché la région arabe». Selon eux, les «répercussions des discours confessionnels, lors de cette période critique, seront graves», a ajouté NNA. Par ailleurs, le Liban est confronté au flux des déplacés syriens, dont le nombre est estimé à plus de 1,5 million de personnes dans ce pays. Beyrouth a affiché sa peur de voir les camps de réfugiés, installés sur son territoire, se transformer en bases arrières des terroristes et en lieu de recrutement de nouveaux candidats au djihad en Syrie et en Irak.L. M.Encadré :Environ 74% des familles syriennes déplacées au Liban souffrent d'insécurité alimentaireLe Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué qu'environ 74% des familles syriennes déplacées au Liban souffraient d'insécurité alimentaire. Dans un rapport intitulé «Evaluation de la vulnérabilité des Syriens déplacés au Liban», publié par le HCR, l'institution onusienne a fait savoir que les bons alimentaires constituent l'une des principales sources de survie des familles syriennes déplacées, lesquels représentent 41% des ressources. Environ 70% des familles inscrites auprès du HCR reçoivent des bons alimentaires régulièrement, 41% bénéficient des kits familiaux et environ 25% ont accès aux soins de santé, selon le rapport, ajoutant que 40% des familles comptent sept membres ou plus et 65% ont des enfants de moins de cinq ans. Le nombre de Syriens déplacés au Liban a dépassé 1,1 million et pourra atteindre 1,5 million à la fin de cette année, estime le dernier rapport du HCR.




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