La Chine n'a rien à voir avec les différends insurmontables entre les États-Unis et l'Union européenne. Les relations économiques entre l'UE et la Chine se renforceront grâce à des contrats mutuellement bénéfiques, affirme Michael Ivanovitch, économiste de l'OCDE.
Pour plusieurs pays de l'UE le commerce avec Pékin constituera un vecteur de croissance important, a déclaré Michael Ivanovitch, économiste de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), écrit le site d'information Vestifinance.
Le retrait de Trump de l'accord sur le climat et de l'accord nucléaire avec l'Iran ont fait réfléchir les Européens. Les litiges commerciaux interminables et les déclarations du Président US selon lesquelles l'Europe serait incapable d'augmenter ses dépenses pour la défense jusqu'au niveau exigé ont confirmé les craintes selon lesquelles la communauté transatlantique était bien confrontée à de graves problèmes, selon le média.
Cependant, c'est la récente visite du Président chinois en Europe qui a le plus mis en évidence cette scission.
Les liens commerciaux entre l'Italie et la Chine
Ceux qui ont la mémoire courte ont dû s'étonner de l'accueil de Xi Jinping en Italie durant sa visite du 21 au 23 mars, ainsi que de la participation de Rome au projet "La Ceinture et la Route", qui pourrait perturber l'alliance et la solidarité transatlantiques. En réalité, de telles perturbations se sont produites à d'innombrables reprises, estime Vestifinance.
Il suffit de rappeler la manière dont le Premier ministre chinois Li Keqiang s'était tenu aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel en mai 2013 pour célébrer la formation de l'"équipe de rêve" germano-chinoise. Il avait reçu à l'époque une technologie de production intellectuelle censée remplacer les usines aux cheminées fumantes.
C'était six ans avant la signature de contrats commerciaux entre l'Italie et la Chine.
Pendant tout ce temps, l'Allemagne a continué de vendre à la Chine ses technologies et compagnies de pointe, notamment l'un des principaux producteurs du secteur de la robotique. Au cours des cinq dernières années, les exportations d'Allemagne vers la Chine ont atteint 380,9 milliards d'euros.
Et bien avant que la Chine n'entame les négociations avec l'Italie sur l'utilisation du port de Trieste, en avril 2016 la Grèce avait vendu à la Chine 67% des parts du port du Pirée.
La coopération entre la Chine et les pays d'Europe centrale et de l'Est s'élargit depuis 2012 dans les grands projets d'infrastructure, les investissements dans les équipements industriels, l'industrie chimique, l'énergie et les communications.
Et ce n'est qu'une partie des exemples du vaste réseau commercial formé entre la Chine et l'UE. Selon la corporation ferroviaire chinoise, les itinéraires pour les trains de marchandises dans le cadre de l'initiative "La Ceinture et la Route" relient 59 villes chinoises à 49 villes dans 15 pays européens. L'an dernier, les trains de marchandises ont effectué 6.363 voyages entre la Chine et l'Europe, soit une hausse de 73% par rapport à 2017. Alors faut-il accuser l'Italie de perturber les positions de l'UE dans le commerce avec la Chine'
Il est tout aussi incorrect d'accuser Pékin d'enfoncer un coin entre les pays de l'UE. La Chine poursuit tout simplement ses intérêts commerciaux. L'an dernier, elle est devenue le deuxième plus grand partenaire commercial de l'UE (après les États-Unis) avec un excédent de la balance commerciale de 184 milliards d'euros, sur un volume total d'échanges de 603,9 milliards d'euros.
Le fossé se creuserait entre les USA et l'UE
La Chine continuera de commercer et d'investir dans certains pays de l'UE, en partie parce qu'il faudra du temps pour constituer la nouvelle direction de la Commission européenne. De plus, on ignore quel sera le visage de cette institution après les législatives européennes fin mai. Occupé par ses propres négociations commerciales avec la Chine, Washington perçoit de manière relativement abstraite le commerce entre l'UE et Pékin. Les problèmes commerciaux avec l'UE indiquent que les USA n'ont pas réussi à adopter une position transatlantique commune sur le commerce et les investissements avec la Chine.
Au final, les différences dans la politique commerciale entre les alliés seraient si grandes que l'UE semble plus proche de la Chine que des États-Unis. La semaine dernière à Paris, les dirigeants de la Chine, de la France, de l'Allemagne et de la Commission européenne ont souligné leur attachement au système commercial multilatéral. Ils ont également noté l'importance accordée au rôle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et du Fonds monétaire international (FMI). Tout cela diverge fortement avec le fait que Washington soutient les échanges.
Trois représentants de l'UE ont accepté la semaine dernière de coopérer avec Pékin dans le cadre des projets de "La Ceinture et la Route" dans les conditions de partenariat équitable avec la Chine. On ignore ce que cela signifie pour l'instant car la Chine reste la source principale de moyens, de connaissances techniques et de main d'?uvre compétente.
La position de ce monde est différente de celle de Washington. Ce dernier estime que "La Ceinture et la Route" est un plan de la Chine pour renforcer son influence économique et politique mondiale afin de défier l'ordre mondial existant.
Les projets d'investissement
La déclaration de la Maison-Blanche vendredi dernier affirmant que le Président américain "s'efforçait" de conclure un accord commercial avec le Royaume-Uni après le Brexit a prouvé sa disposition toujours hostile vis-à-vis du bloc commercial de l'UE, selon le portail.
L'auteur de l'analyse tire la conclusion que la Chine n'a rien à voir avec les divergences au sein de la communauté transatlantique. Les relations économiques entre l'UE et la Chine se renforceraient en effet grâce à des transactions commerciales mutuellement bénéfiques.
Les législatives de fin mai pourraient apporter des surprises mais cela n'affecterait pas la coopération avec la Chine. Pour la plupart des pays de l'UE, les affaires chinoises deviendront ainsi un vecteur important de croissance économique.
Par ailleurs, la Banque centrale européenne apporterait un soutien majeur à l'activité économique de la région. Par contre, l'Allemagne s'oppose à un assouplissement de la politique fiscale pour stimuler la demande et les emplois dans la zone euro et dans le reste de l'UE.
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Posté Le : 15/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R S
Source : www.lemaghrebdz.com