Des centaines de villageois s'en sont violemment pris, avant-hier, à des bars clandestins à Aït Mendes, localité située dans la daïra de Boghni à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou.
Cette action de colère a, selon nos sources, été décidée lors d'une réunion des comités de village qui s'était tenue la même journée de samedi.
Les villageois ayant constaté le laxisme et l'impunité dont jouissaient les propriétaires de ces lieux illicites, ont pris la décision de les détruire par leurs propres moyens. Aussi, l'opération a été effectuée à l'aide de bulldozers et du matériel ramené par les citoyens.
Selon des témoignages de personnes de la région, ces lieux étaient depuis longtemps malvenus pour les citoyens. Ils favoriseraient, selon l'avis général, l'émergence de la délinquance en tous genres.
Car, en effet, la région connaissait depuis des années, un banditisme des plus brutaux comme les rapts, les faux barrages et les kidnappings. Cette situation qui durait, affirment toujours nos sources locales, ne semblait guère inquiéter les pouvoirs publics qui intervenaient de la façon la plus timide.
Des années ont passé et la région s'enfonce de plus en plus dans le cercle infernal de l'insécurité.
Toujours au même registre, les bars clandestins n'existent pas uniquement dans la région de Boghni. Beaucoup de régions dans la wilaya de Tizi Ouzou accueillent des lieux illicites du même genre.
Les populations ont vainement lancé des appels de secours mais rien n'y fait. Les bars clandestins poussent comme des champignons à travers les routes et les forêts. Ces SOS lancés durant plusieurs années ce sont maintes fois transformés en actions de colère mais toujours en vain. Le même climat règne encore.
Bien pire, une dégradation intenable de la situation sécuritaire est venue se greffer à ce fléau.
Les faux barrages, les kidnappings et les vols à main armée se banalisent de jour en jour dans la wilaya de Tizi Ouzou. Rien qu'en ce mois de Ramadhan, deux bijouteries furent le théâtre d'affrontement aux armes à feu entre les bandits et les propriétaires qui se défendaient. Un vendeur a d'ailleurs succombé deux semaines après à ses blessures qui l'avaient fait admettre au service des urgences où il a rendu l'âme.
Aussi, le sentiment d'abandon pousse de plus en plus les populations à se défendre et à se faire justice par elles-mêmes.
La destruction de ces bars clandestins à Aït Mendès, ce samedi, la destruction de 50 logements à Oued Aïssi par les proches d'un jeune tué par un voyou en sont des exemples types.
Le sentiment d'être livré à elles-mêmes pousse depuis belle lurette les citoyens à recourir aux fermetures des routes, des sièges de mairie et de wilaya. Tous les jours, on fait état d'une action du genre.
Tous ces actes sont le signe d'un avenir orageux, selon l'avis général.
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Posté Le : 28/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com