Algérie

Guerre à la spéculation



De crise en pénurie, la hausse des prix des produits alimentaires, notamment agricoles, a marqué l'année qui vient de s'écouler, confirmant sans détour la persistance des pratiques et des mécanismes de gestion, qui se trouvent à l'origine de cette situation de stress chronique. De la pomme de terre qui a touché la barre des 170 DA, à l'huile de table qui est devenue une denrée rare, en passant par la volaille et les fruits de saison, les effets néfastes de la spéculation, continuent de rythmer le quotidien du citoyen et cela, malgré les effort incessants des pouvoirs publics à mener une guerre sans merci contre les lobbys et les barons du marché. Dans ce sens, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a indiqué dimanche à Alger que «ses services veillaient, en coordination avec les services du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, à ce que la marge bénéficiaire des commerçants ne dépasse pas 20%, dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la hausse des prix, notamment à l'approche du mois de Ramadhan». Une décision qui ne peut être efficace que par son application réelle sur le terrain, du fait que le fond du problème réside précisément dans la concrétisation des orientations et des instructions de l'Etat, pour réguler le marché et cerner les failles qui font que les spéculateurs continuent d'imposer leurs loi. Il s'agit de mettre en place des techniques de suivi et de contrôle imparables et indépendantes pour pouvoir maintenir ce barème de marge bénéficiaire, tout le long de la chaîne des acteurs intervenant dans la production et la distribution des produits alimentaires. Car toute l'incompréhension est de savoir que les marchandises sont cédées à des prix raisonnables par les producteurs, et subissent une hausse inexplicable avant d'arriver sur les étalages. C'est ce réseau intermédiaire qui existe entre le producteur et le consommateur qu'il va falloir éradiquer. C'est dans cette optique que le ministre est longuement revenu sur l'importance de trouver des palliatifs à cette situation, affirmant que «le secteur compte axer ses efforts sur le développement des produits agricoles stratégiques comme les céréales, le lait et les viandes blanches. Le déséquilibre que connaissent ces produits sur le marché était dû à la désorganisation du réseau de distribution et de vente au détail». À cela s'ajoute l'impératif de remédier à la faiblesse des productions agricoles, et oeuvrer à mettre en place de nouvelles stratégies, notamment pour les produits à large consommation, tels que les céréales et l'aliment pour les bovins et la volaille, comme le relève le ministre indiquant qu'il faut «trouver des alternatives à travers la culture de ces céréales dans le Sud algérien, ce qui permettra de réduire la facture d'importation».À ce titre, la promotion de l'agriculture saharienne, est tout à fait indiquée pour répondre à ces besoins, cependant,,il est incontournable pour concrétiser cette orientation, de mettre en place de réelles motivations pour les investisseurs, notamment les jeunes porteurs de projets, et ce en rendant plus visibles les débouchés des activités agricoles dans le Sud du pays, et de décentraliser les institutions susceptibles de faciliter les phases d'investissement et d'exploitation.


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