Algérie

Guelma - Un 19 mars 1962...



L'indélébile feuille de route de la nation algérienne, définie dans la proclamation du premier novembre 1954, renferme un panel de résolutions à mettre en ?uvre en vue de parvenir à arracher la patrie du joug colonial et de concrétiser la renaissance de l'Etat national, favorisant le retour du peuple algérien sur la scène internationale, dont il fut si longtemps et sciemment exclu.Un lourd tribut de sang a été payé pour le recouvrement de notre souveraineté dont nous célébrons aujourd'hui le 60ème anniversaire de la cessation des combats. Le 18 mars 1962, les accords d'Evian furent signés, adoptant un cessez-le-feu applicable au lendemain sur tout le territoire, y compris le Sahara algérien. Une période de transition fut clôturée par un référendum d'autodétermination qui consacra l'indépendance de notre pays. Une ?uvre humaine à dimension universelle venait d'être accomplie par le peuple algérien, ouvrant la voie à d'autres peuples colonisés de se réveiller et réagir. A travers ce devoir de mémoire, c'est toute la fulgurante épopée qui revient à l'esprit avec cette marche ininterrompue de 132 années dans la résistance et l'insurrection permanente, où le peuple algérien, dans son soulèvement révolutionnaire authentique, avait écrit dans les pages de l'Histoire universelle, l'une des strates les plus glorieuses du combat de l'homme pour sa liberté, sa dignité et son droit au progrès. Aujourd'hui, les festivités commémorant le 60ème anniversaire de la fête de la victoire à Hammam Debagh, sont marquées par les nouvelles pierres blanches de l'Algérie nouvelle qui continue l'éjection de la prébende, la ruse, la malice perfide et l'opportunisme de la camarilla des saltimbanques de la rapine qui voulaient vendre le pays à la criée. Le peuple est resté vigilant pour répondre aux mesures drastiques liées à la prévention de l'insidieuse pandémie déclarée du Covid-19 malgré les signes d'éclaircie et cela révèle au grand jour le degré avancé de civisme de nos concitoyens résignés à affronter le péril à l'unisson. Il s'agit d'une guerre virale sans précédent et par nature de rébellion, l'Algérien demeure foncièrement allergique à toutes les formes d'invasion ou d'agression extérieures au point de s'engager dans une lutte implacable contre l'ennemi du moment, avec une abnégation inébranlable dans ses comportements sociétaux, acceptant de se discipliner dans l'aseptisation de son environnement immédiat, épousant en même temps une vigilance accrue. Ce peuple, qui a ébranlé les fondements du colonialisme le 11 décembre 1960, se rappelle que l'indépendance du pays a été arrachée à un prix incommensurable en vies humaines parce que nous n'avons compté que sur nos potentialités et nos valeurs intrinsèques; et quand bien même nous héritions d'une «terre brûlée», avec son lot de misères, d'invalides, de chômeurs, d'analphabètes, de veuves et d'orphelins, ainsi qu'une économie dévastée, mais le peuple était libre après avoir subi les affres de la longue nuit coloniale, asservissante et déshumanisante.
Aujourd'hui, la marche de ce grand héros qu'est le peuple, continue son avancée imperturbable et tout porte à croire que malgré les vicissitudes de la vie et les tentations du temps, il ne fait que suivre le cheminement de son destin, sans se départir ni de sa feuille de route embrassée le 1er novembre 1954, ni de sa mémoire collective d'où il puise ses forces identitaires de ressourcement. Les grands peuples se mesurent à la détermination et à la fermeté dans la résistance aux crises multiples pour savoir se relever et continuer leur marche dans un comportement moral ayant le c?ur à l'ouvrage pour rattraper les temps perdus. Les grands peuples se mesurent aussi aux flux envahissants des actes accomplis et tranchés quotidiennement par des responsables de l'élite, engagés dans l'amorce des missions de grandes envergures en matière de développement global durablement maîtrisé, n'espérant obtenir en retour que la satisfaction morale du devoir accompli. Pour le peuple qui se veut positif, cette notion de morale et du devoir accompli, se doit d'être lisible sur tous les frontons des institutions du pays pour mettre un terme à toutes les tentations de l'arrogance ou la discorde des conflits de chapelles, des intérêts réduits et l'égocentrisme des uns et des autres, sur fond de reniement de l'intérêt général. Les tenants du pouvoir sont engagés à servir la patrie et ses citoyens et cette équation s'érige sur le concept idoine liant la notion du devoir et du droit. Dans le brouillard, les démons maléfiques du chaos et les doctes de l'unanimisme tenteront toujours de malmener les valeurs fondamentales de la citoyenneté à travers l'exclusion inappropriée des idées de l'acceptation de la différence, de la notion de partage et la sagesse d'une cohabitation sans heurts. C'est uniquement dans les rangs de la sagesse et de l'abnégation que l'on peut caresser l'espoir de notre renouveau national, adossé à la fidélité au serment donné à nos martyrs, en vue de relever les défis les plus complexes. Dans cette dimension, l'on se doit de renouer avec les valeurs pérennes de notre histoire et avec la confiance en nos capacités ajustées aux vertus du travail et de la sueur. Les démissions déguisées, la léthargie, l'insouciance abrutissante et l'incurie provoquée, le caporalisme sourd et l'entêtement dans la bigoterie et la fourberie, n'ont pas droit de cité sur le chemin des peuples qui veulent avancer vers le progrès. Dans cette même dimension, nous dénotons l'autre brouillard où grenouillent les irréductibles revanchards qui «rêvent» toujours de récupérer leur «paradis perdu», en agitant leurs pions de services pour jeter l'anathème sur tous les boucliers protecteurs de la citadelle. Ces aventuriers frappés de cécité confinés dans un résidu antinational, tentent itérativement de casser le rythme d'évolution du peuple qui a décidé de consolider son essor articulé sur une urne transparente, une refonte territoriale densifiant autant son Sud que son Nord maritime, une option vers le dialogue Sud-Sud affermissant nos alliances géostratégiques ou encore une exploitation rationnelle et diversifiée de nos réserves énergétiques et nos ressources minières et enfin la préservation de notre mémoire. Ce nouveau cap dérange sensiblement les tenants de la voracité désuète de l'hémisphère nord, au point de nous harceler avec des supputations et des provocations déconcertantes. Le streaming concocté par les médias tenus en laisse par l'école de l'histoire coloniale, met actuellement en vogue une «marchandise» obsolète et cynique qui consiste à une «réparation des victimes du système colonial à travers l'effacement des dettes des anciennes colonies, pour combler le fossé mémoriel». Une proposition mesquine d'aumônière gelée entre les mains d'un bourreau qui feint d'ignorer qu'il doit répondre d'un crime contre l'Humanité.


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