Algérie

Guelma: Ramadan, canicule et rumeurs



Le week-end réaménagé fait son second essai, dans un début de carême, et les habitudes peinent insidieusement à s'ajuster dans le nouveau train lancé sur une toile de fond ramadanesque, exprimant la piété et l'abstinence des âmes. Paradoxalement, plusieurs arrêts sur images font déferler la sensation de déliquescence sociale où se côtoient autant la surconsommation de l'opulence qui agresse les sens que le parcours du combattant en vue d'accéder à un hypothétique couffin de la solidarité.

 Les marchés grassement fournis affichent ostensiblement une mercuriale ardente mais, accessible à une frange limitée de la population, alors que l'autre partie se contente de lécher les étals. Le contraste n'est pas muet dans cette fresque à strates humaines où une majorité tient à préserver sa dignité dans un silence pudique tout en s'insurgeant dans son fort intérieur contre ce gratin désobligeant dans ses manières de graviter autour des sphères rentières outrageantes.

 Les soirées sont animées par les grandes chaleurs aoûtiennes dans le dénuement et l'oisiveté qui poussent les attablés du Café de Commerce à commenter les dernières nouvelles émanant de ces officines occultes qui s'arogent le pouvoir régalien de destituer ou de dégommer des responsables locaux avec une désinvolture sidérante que l'ensemble de la pyramide exécutive se retrouve mise en disgrâce. Par un louvoiement magique, la gestion des affaires publiques change de mains et c'est l'usurier ou le cafetier du coin qui s'autoproclame à l'ordonnance pour régenter les doléances en suspens. Par enchantement aussi, c'est la crédulité que titille le charlatanisme pour réveiller la rumeur avec sa capacité de véhiculer la nuisance au sein de la cohésion sociale. Le fameux coup de balai magique oriente délibérément les jaseries sur tous les commis de l'Etat qui auraient tenté de jouer à l'intrépide en s'opposant aux jacquerie mesquines ou d'avoir voulu mettre l'opacité sous les feux de la rampe pour y instaurer la transparence. Un état de statut quo en eaux troubles peut toujours servir, ces adeptes de la spéculation parolière fantaisistes ne cessent de foisonner que dans la quête conjoncturelle de dividendes auprès d'une campagne électorale, une liste de logements sociaux, une affectation de foncier ou encore une distribution de couffins garnis de denrées alimentaires. La notion du bénévolat ou du volontariat appartient à des temps révolus, la bonne action relève de la nostalgie. Cette atmosphère répugnante ne sied que pour les véreux et ripoux de la basse prestation en restant ennemis à l'effort au sein de la collectivité. Au décompte final, lorsque le voile sera levé, la décantation indexera l'agit-prop et ses maillons fauteurs de troubles agrippés à de vils intérêts personnels volés à la collectivité sans se donner la peine de penser à faire un minimum de devoir même sur une échelle de valeurs martyrisée, la bonne conscience parvient toutefois à chasser les rêves opportunistes et les évidences jailliront pour gicler l'antidote de la paresse sur les faces éhontées des lampions et leurs manipulateurs. Bon appétit aux vrais jeûneurs.




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