Le week-end
réaménagé fait son second essai, dans un début de carême, et les habitudes
peinent insidieusement à s'ajuster dans le nouveau train lancé sur une toile de
fond ramadanesque, exprimant la piété et l'abstinence des âmes. Paradoxalement,
plusieurs arrêts sur images font déferler la sensation de déliquescence sociale
où se côtoient autant la surconsommation de l'opulence qui agresse les sens que
le parcours du combattant en vue d'accéder à un hypothétique couffin de la
solidarité.
Les marchés grassement fournis affichent
ostensiblement une mercuriale ardente mais, accessible à une frange limitée de
la population, alors que l'autre partie se contente de lécher les étals. Le
contraste n'est pas muet dans cette fresque à strates humaines où une majorité
tient à préserver sa dignité dans un silence pudique tout en s'insurgeant dans
son fort intérieur contre ce gratin désobligeant dans ses manières de graviter
autour des sphères rentières outrageantes.
Les soirées sont animées par les grandes
chaleurs aoûtiennes dans le dénuement et l'oisiveté qui poussent les attablés
du Café de Commerce à commenter les dernières nouvelles émanant de ces
officines occultes qui s'arogent le pouvoir régalien de destituer ou de
dégommer des responsables locaux avec une désinvolture sidérante que l'ensemble
de la pyramide exécutive se retrouve mise en disgrâce. Par un louvoiement
magique, la gestion des affaires publiques change de mains et c'est l'usurier
ou le cafetier du coin qui s'autoproclame à l'ordonnance pour régenter les
doléances en suspens. Par enchantement aussi, c'est la crédulité que titille le
charlatanisme pour réveiller la rumeur avec sa capacité de véhiculer la
nuisance au sein de la cohésion sociale. Le fameux coup de balai magique
oriente délibérément les jaseries sur tous les commis de l'Etat qui auraient
tenté de jouer à l'intrépide en s'opposant aux jacquerie mesquines ou d'avoir
voulu mettre l'opacité sous les feux de la rampe pour y instaurer la
transparence. Un état de statut quo en eaux troubles peut toujours servir, ces
adeptes de la spéculation parolière fantaisistes ne cessent de foisonner que
dans la quête conjoncturelle de dividendes auprès d'une campagne électorale,
une liste de logements sociaux, une affectation de foncier ou encore une
distribution de couffins garnis de denrées alimentaires. La notion du bénévolat
ou du volontariat appartient à des temps révolus, la bonne action relève de la
nostalgie. Cette atmosphère répugnante ne sied que pour les véreux et ripoux de
la basse prestation en restant ennemis à l'effort au sein de la collectivité.
Au décompte final, lorsque le voile sera levé, la décantation indexera
l'agit-prop et ses maillons fauteurs de troubles agrippés à de vils intérêts
personnels volés à la collectivité sans se donner la peine de penser à faire un
minimum de devoir même sur une échelle de valeurs martyrisée, la bonne
conscience parvient toutefois à chasser les rêves opportunistes et les
évidences jailliront pour gicler l'antidote de la paresse sur les faces
éhontées des lampions et leurs manipulateurs. Bon appétit aux vrais jeûneurs.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 25/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Menani Mohamed
Source : www.lequotidien-oran.com