La salle de conférences du complexe touristique thermal de Hammam Debagh, situé à 20 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Guelma, a abrité le week-end dernier un séminaire régional regroupant les vétérinaires opérant dans les wilayas de Guelma, Annaba, Souk-Ahras, Tébessa et El-Tarf. L’ordre du jour a porté sur l’enrichissement de l’avant-projet du code de déontologie et d’éthique de la profession.
Cette manifestation fut animée par des membres de la commission régionale de l’est du pays en vue de concrétiser les recommandations issues du 19ème congrès de la corporation, notamment sa moralisation par la mise en forme d’un code de déontologie et d’éthique, ou son organisation par l’adoption du conseil de l’ordre, ou encore la proposition de dispositions réglementaires en complémentarité avec l’esprit des textes législatifs en vigueur, notamment la loi n°88.08 DU 26.01.1988, régissant la médecine vétérinaire et la protection de la santé animale. Il serait très bénéfique pour la corporation des vétérinaires d’achever au plus vite les procédures mises en oeuvre dans les lectures contradictoires concertées du dispositif légal et parvenir à se doter de ses propres repères avec des règles d’usage de protection et de promotion de la profession. Ceci étant, nous relevons que les filières de biologie animale de nos universités n’ont cessé de fournir un potentiel de praticiens hautement qualifiés, disséminés amplement sur le terrain et couvrant relativement la médecine vétérinaire et la protection de la santé animale. Mais dans un élan un peu à la hussarde, provoquant parfois des dysfonctionnements et des indues interférences allant jusqu’à la création d’un climat d’anarchie aux conséquences préjudiciables. La noble mission du médecin ou du chirurgien vétérinaire, qui s’exerce dans un cabinet, une clinique ou autre centre hospitalier vétérinaire, est altérée fréquemment par des phénomènes de fraude et de charlatanisme se développant à l’ombre de l’absence de contrôle périodique des pouvoirs publics et d’un laxisme avéré.
Aux marchés hebdomadaires des communes rurales de la wilaya de Guelma, notamment Hammam Debagh, Hammam N’baïès, Tamlouka ou Oued Zenati, foisonnent les pratiques illicites de vente de produits pharmaceutiques exposés sur des étals à même le sol, dans la gadoue, au milieu des étals de fruits et légumes, de friperie et autres accessoires des souks ruraux. S’il y a des intrus qui ne sont que des charlatans et autres margoulins vendeurs de produits périmés, il se trouve que certains vétérinaires désertent leur cabinet, attirés par
le vecteur lucratif dans cette concurrence déloyale, pour faire le pied de grue dans les marchés hebdomadaires des agglomérations rurales, agissant à la criée, au mégaphone et exposant jusqu’à des seringues remplies prêtes à l’emploi ou autres aliments médicamenteux.
La clientèle abonde sur ce créneau aux contours viciés qui semble prendre une ampleur démesurée. Et même si l’éleveur trouve une certaine satisfaction dans la proximité et la disponibilité de ses besoins en produits pharmaceutiques, il n’en demeure pas moins que le risque sanitaire n’est pas moins pour s’incruster progressivement, ouvrant le pas aux nuisances et aux dégâts irrémédiables.
Il s’agit d’actes d’insalubrité manifeste à caractère répréhensible pouvant porter atteinte à la santé publique en général. Les services ayant en charge autant la santé de la population que la santé animale sont interpellés pour mettre un terme à ces comportements négatifs, car au train de l’évolution croissante de ces habitudes malsaines, la supercherie va nous surprendre inéluctablement par la pratique d’actes de chirurgie sur des animaux à l’ombre des peupliers de nos souks hebdomadaires ruraux de l’incivisme parfait !
Vivement que la corporation s’attelle énergiquement dans des conclaves marathoniens pour mettre au point son code de déontologie et d’éthique pour préserver sainement la noblesse du titre de docteur vétérinaire.
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Posté Le : 24/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : par Menani Mohamed
Source : www.lequotidien-oran.com