Prédestinée à une
vocation agropastorale et touristique eu égard à ses potentialités et ses
attributs conséquents qui forgèrent ses gloires saisonnières de douce
villégiature, la ville de Guelma s'asphyxie dans sa cuvette naturelle sous le
poids pesant des incivilités environnementales avec un farniente qui amplifie
l'agression des sens.
Les ordures ménagères squattérisent les
espaces urbains avec leurs odeurs pestilentielles, la poussière flotte en
suspension et les gazons sont frappés d'ictère par défaut d'hydratation alors
que le riverain en rajoute pour se transformer en pyromane à faire le
désherbage en craquant une allumette. Une décharge sauvage grossit chaque jour
aux portes d'un cimetière communal et aucune tombe ne s'est manifestée pour
dénoncer le désastre fumant de toxicité. Les motocyclistes jouissent toujours
de l'exemption des obligations du code de la route et les bus urbains se
délectent impunément dans des rallyes intra-muros. Les chaleurs de l'intermède
estival poussent les gens des quartiers à cogiter en commun de plans bleus pour
s'évader au littoral.
Les trottoirs restent meurtris par le squat
mercantile alors que le stationnement est une source de stress et de
désagréments malsains. Les cortèges nuptiaux favorisent les encombrements
quotidiens où s'entremêlent les confettis et les fleurs, la poudre d'armes de
chasse, les banquets fournis et l'intoxication alimentaire. Sur les artères de
la ville foisonnent des barbecues ardents et l'hygiène reste le dernier souci
des uns et des autres. La psychose des coupures d'électricité s'installe avec
les désagréments fréquents sur la chaîne de froid et la climatisation en pleine
canicule où le mercure sort de son étui. Dans le café du commerce, l'air du
temps n'est ni au réaménagement du week-end hebdomadaire, ni à la pandémie de
la grippe porcine et encore moins au mois sacré de Ramadhan aoûtien, ne faisant
pas grande recette dans les enchères tant les spéculations oiseuses se
focalisent sur une liste de logements sociaux qui attire des hexapodes de tous
bords, s'érigeant en tuteurs pour secourir la veuve et l'orphelin. Ces
justiciers factices ennemis de la transparence sont aussitôt décontenancés par
cette volonté éternelle de l'Etat d'instaurer la discipline fonctionnelle à
travers le sacro-saint précepte de remplacer un commis de l'Etat par un autre
commis de l'Etat, ou d'instituer dans ses institutions des verrouillages
naturels aux portiques de contrôle actionnés à l'odeur dégagée par le
passe-droit, l'opportunisme, le clanisme et la sempiternelle histoire de la
chkara et autres indus dividendes qui altèrent l'intérêt de la collectivité
nationale. Pour ceux qui doutent des évidences, le mois d'août est aussi
porteur d'une hausse du mercure et l'abstinence sera dans la dernière décade
des vacances.
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Posté Le : 02/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Menani Mohamed
Source : www.lequotidien-oran.com