Algérie

Guelma La spéculation a pris le dessus



Comme à l'accoutumée, le rituel de l'Aïd El-Adha fait sortir tous les loups de la forêt pour s'ériger en maquignons invétérés et s'imposer en spéculateurs à découvert dans des marchés à bestiaux informels qui foisonnaient dans toute la périphérie de la ville. La petite bourse ménagère était bien confiante cette année après l'annonce du ministère de l'Agriculture de la disponibilité d'un cheptel consistant qui peut atteindre près de 20 millions de têtes d'ovins, d'où l'espoir d'accéder plus ou moins aisément au mouton du sacrifice. Ceci était appuyé aussi par l'écho sur la mobilisation des services compétents qui ont rendu nos frontières terrestres hermétiquement closes devant les contrebandiers du mouton local. Malgré cela et l'élevage local ou des hauts plateaux, l'ovin prend des ailes, notamment à la dernière décade où le coût moyen d'un agneau a atteint 20.000 dinars et le bélier «costaud» a été enlevé à plus de 30.000 dinars. A titre illustratif, nous évoquons uniquement que les spéculateurs de circonstance, peuvent engranger des dividendes allant entre 3.500 et 8.000 dinars sur chaque tête, et ces maquignons occasionnels sauront trouver le verbe approprié pour vous justifier la hausse par les conditions climatiques, la cherté de l'aliment du bétail ou autres subterfuges bien enrobés. Le mouton reste otage dans la spirale de la spéculation et pour les modestes ménages c'est la saignée. On se prive d'autres besoins et on verse jusqu'à l'endettement pour ce mouton du sacrifice qui, en l'espèce, n'est pas une obligation religieuse mais que la coutume rend comme rite incontournable. Il y a aussi les nécessiteux qui sont dans l'impuissance et l'abstinence, que l'action sociale de l'Etat a daigné soutenir par des mandats de secours. Il y a aussi des âmes charitables qui ciblent certaines personnes démunies pour les réconforter avec monnaie ou mouton, les aidant à passer ce cap difficile qui met leur sensibilité à rude épreuve. Ces élans de solidarité sont très louables et c'est avec des pincements au coeur que certains se demandent si dans la communauté locale il n'y aurait pas quelque part un foyer sans mouton. L'idée serait insupportable. Les dernières turbulences climatiques avaient déposé de la neige sur les monts avoisinants mais une certaine clémence de la nature a offert des gelées matinales suivies par des journées festives ensoleillées, permettant aux citoyens d'égorger leur mouton sans pluie ni gadoue. La joie était aussi sur les visages des enfants qui sont déjà en vacances d'hiver. Sur un palier adjacent nous relevons que l'Aïd El-Adha 2007 a donné du labeur aux services des urgences de l'hôpital «Dr Okbi» à Guelma qui ont enregistré plusieurs cas de blessures accidentelles liés aux divers usages des lames tranchantes dans l'abattage ou la découpe de la carcasse du mouton. C'est l'imprudence. Pendant toute la semaine, le réseau routier était quadrillé par les services de la sécurité routière qui ont mis en branle leur dispositif de prévention et qui semble avoir donné ses fruits eu égard à la platitude des événements. L'Aïd El-Adha est un avant-goût de fin d'année. L'année nouvelle est pour demain... le travail continue.


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