Le département des sciences politiques de l'université du 8 Mai 1945 de
Guelma, et les 8 et 9 décembre 2009, a organisé un colloque national traitant
du rôle de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité dans le monde et
l'ère post-guerre froide. Le pôle universitaire d'Héliopolis a abrité cette
manifestation qui a regroupé un aréopage d'éminents universitaires de Guelma,
Alger, Annaba, Batna, Skikda, Tlemcen, Boumerdès, Constantine et Tébessa pour
disséquer le thème à travers 19 communications orales.
Les sujets ont été concentrés sur
l'institution internationale depuis sa création héritée d'une SDN dévaluée, en
passant par son évolution dans le rôle primaire de maintien de la paix au terme
de la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide entre les deux blocs. Cette
bipolarisation est représentée par des regroupements d'essence idéologique où
l'on retrouve à l'est des nations adhérant un pacte de Varsovie piloté par
l'ex-URSS et à l'ouest l'Alliance atlantique dirigée par les Etats-Unis sous le
couvert de l'OTAN. L'effondrement du mur de Berlin en 1989 marqua la fin de la
guerre froide avec une dislocation du bloc soviétique, effaçant d'un coup la
bipolarisation des forces dissuasives et le climat de détente pour donner
naissance à l'unique pôle dominant qui impose une globalisation et une
mondialisation outrancière menée par les Etats-Unis. C'est dans ce nouveau
contexte que se développe la thématique du colloque qui tend à examiner les
capacités de l'ONU et ses structures organiques régionales à s'adapter aux
nouveaux défis et aux mutations diverses pour imposer son diktat dans le
règlement des conflits et le maintien de la paix et de la sécurité dans le
monde. En détaillant les interférences sécuritaires post-1989; nous découvrons
différents strates d'un nouvel environnement sécuritaire mondial avec le
syndrome agissant de la guerre préventive, le rôle amoindri de l'ONU, l'absence
d'efficacité des ONG dans les actions onusiennes ou encore le recours à des
corps de sécurité privés nés au grand jour à l'exemple des contingents
expéditionnaires privés en Irak. Le second volet traite de la transversalité
des mécanismes de l'ONU dans le maintien de la paix et de la nécessité
d'associer l'intervention de l'élément humain dans les champs de la politique
et de la mise en oeuvre de la légalité internationale. Aussi, sont mis en
exergue les relations entre les institutions onusiennes et ses organes
régionaux agissant de concert, en vue de régler les conflits dans une démarche
autonome à maintenir la paix et la sécurité dans le monde. La diplomatie fut un
moyen préférentiel pour la résolution des différends et les relations
développées entre l'ONU et l'OTAN expliquent l'intervention mitigée du Conseil
de sécurité dans le Kosovo sous un slogan humanitaire adossé à des calculs
stratégiques de l'alliance atlantique dirigée par les Etats-Unis. Enfin, le
devenir de l'ONU reste lié à ses projets de réformes maintenus dans l'errance
entre le débat théorique et le cadre conceptuel, mettant en sourdine ses
capacités à pouvoir relever tous les défis y compris celui d'imposer une
autonomie de son rôle à l'ombre d'un nouvel ordre international dominé jusque
là par le gendarme américain.
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Posté Le : 10/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Menani Mohamed
Source : www.lequotidien-oran.com