GUELMA Deux peines capitales pour meurtre

Dans la journée de lundi dernier, le tribunalcriminel de Guelma a statué sur une affaire d'homicide volontaire avecpréméditation, tortures et vol caractérisé aggravé. Reconnus coupables sanscirconstances atténuantes pour le meurtre de B. Hacène, 24 ans, les deuxprincipaux accusés, K.F., 22 ans, et B.F., 26 ans, ont été condamnés à la peinecapitale.Selon l'arrêt derenvoi émanant de la chambre d'accusation, les faits remontent à la soirée du 3avril 2006, où les deux accusés avaient loué les services de leur victime pourles transporter à bord de son véhicule, un Daewoo Cielo, contre la somme de1.000 dinars, pour un bar-dancing situé à une dizaine de kilomètres à l'est dela ville de Guelma. En cours de route, les deux compères décidèrent d'agresserle jeune conducteur pour lui voler sa voiture. Pour parvenir à le maîtriser,ils se ruèrent sur lui en le poignardant à plusieurs reprises sur diversesparties du corps, avant de le ligoter et de le jeter tout ensanglanté sur lesiège arrière du véhicule. S'emparant alors du véhicule, les deux agresseurschoisirent d'emprunter les chemins communaux pour rallier Boumahra etHéliopolis, avant de rejoindre la RN 21 et de remonter le col des Ferdjoudjspour se débarrasser de leur victime en pleine montagne, après l'avoir achevéeen l'égorgeant. La cavale des deux assassins continue jusqu'à l'agglomérationde Chorfa (Annaba), où ils jetèrent le siège arrière du véhicule et d'autreseffets tachés du sang de la victime, avant de se rendre à la levée du jour à AïnBerda pour tenter de vendre le véhicule volé à un mécanicien (B.A., 30 ans) etéchanger la roue de secours et le cric contre 800 dinars auprès d'unvulcanisateur (Z.A., 32 ans). Ces deux individus étaient poursuivis dans laprocédure pour non-dénonciation d'homicide et recel d'objets volés.  Le véhicule abandonné sur le bas-côté de laRN 84 a été retrouvé par les éléments de la gendarmerie nationale de Aïn Berdaet les taches de sang relevées allaient déclencher un long processus decollecte d'indices, de témoignages et de recoupements d'informations qui ontabouti à l'identification des auteurs du forfait et leur arrestation. A leurcomparution devant le tribunal criminel, les accusés ne nièrent pas les faitsmais affirmèrent cyniquement avoir été sous l'emprise de l'alcool. L'avocat dela famille de la victime, Me Tewfik Guefaïfia, avait axé sa plaidoirie dans lalecture des éléments frappants contenus dans l'arrêt de renvoi, notamment lerapport du médecin légiste, pour en appeler par un verbe habile à l'intimeconviction du jury, verrouillant de facto le clavier des circonstancesatténuantes à ce crime horrible. Le représentant du ministère public avaitlonguement évoqué la préméditation en qualifiant l'acte d'inhumain et d'immoralen ce qui concerne la torture et les coups mortels, avant de requérir laréclusion criminelle de 20 ans à l'encontre de K.F. et B.F. et 5 ans de prisonferme à l'encontre du mécanicien et du vulcanisateur. Après délibérations, le président du tribunalprononça la condamnation à la peine capitale de K.F. et B.F. pour meurtre avecpréméditation, usage de la torture et vol caractérisé aggravé par la violence.B.A., mécanicien, a été condamné à 5 années d'emprisonnement pournon-dénonciation d'homicide, alors que Z.A., le vulcanisateur, a été condamné àune année d'emprisonnement pour non-dénonciation d'homicide et recel d'objetsvolés.