Algérie

Guelma: Canicule, oisiveté et dividendes…



La haute canicule installe le farniente avec un mercure en folie et les plans bleus se multiplient pour transporter les familles vers la mer, en quête de fraîcheur iodée. Les soirées se prolongent sur la place publique et les jaseries reprennent de plus belle en fouettant les chats gris à travers les amas d'ordures ménagères sur la voie, les espaces verts frappés d'ictère broussailleux et l'éclairage difforme avilissant la ville qui croule sous la crasse humidifiée dans l'incurie ambiante où l'indifférence s'érige en dogme irréversible qui heurte le bon sens. La gestion de la ville dans le tâtonnement conclut à l'impasse. Dans l'oisiveté, les irréductibles sombrent dans l'ignominie de la rumeur tendancieuse qui frise le ridicule en se substituant aux pouvoirs publics pour faire et défaire les commis de l'Etat.

Pour le microcosme local qui compte les points, le médecin et l'enseignant qui se sont solidarisés dans une grève, ont consommé leur démarcation de l'enseigne de l'éthique, l'administration judiciaire marque son rapprochement du citoyen en ouvrant ses portes le week-end et les espaces culturels font dans le sens inverse pour mieux être boudés alors que la commune délivre un extrait de naissance au bout de huit jours. Tout l'environnement répond à la banalisation des gestes bruts de l'incivilité qui envase l'échelle des valeurs dans les tréfonds décadents.

 La circoncision perd encore une fois son statut d'acte médicochirurgical effectué en milieu hospitalier assisté, et des bébés se font encore charcuter par des bouchers frondeurs à l'ombre de l'insouciance et la passivité du secteur en charge de la santé de la population. Le chantier national de la reconstruction grossit avec 286 milliards de dollars et l'autorité s'échine à programmer, à planifier dans la mise en place des mécanismes efficients de dissuasion à la fraude sous toutes ses formes. En face, l'on se frotte les mains en se préparant avec le cahier des charges sur mesure, le marché qui appelle insidieusement l'avenant et c'est la diversion dans l'interprétation des terminologies simples qui fait le reste en alimentant les gaucheries à travers les malfaçons, les travaux fictifs ou encore des travaux supplémentaires dans un libre cours d'évaluation qui peut souvent dépasser le cap des 50% de la charge contractuelle initiale. Dans nos projections, l'on peut rencontrer des imprévus et pour pallier aux insuffisances, le correctif ne doit pas être traîné par des ficelles très grosses au volet des études, des réalisations ou des fournitures.

Dans cette dimension de la dépravation, la raison déduit que l'on peut bien amincir la galette à une demi-ration, les prébendés resteront résolus à y mordre doublement. Les anciens réflexes peuvent toujours ressurgir pour titiller les mauvaises intentions mais il reste toutefois inéluctable que les habitués à ces lâches morsures finiront par se réveiller de leurs chimères et réaliser qu'ils échouent sur un étang d'illusions, enchaînés et mis en joue par les gardiens du temple qui ne connaissent rien au sommeil, à l'amnésie et à la cécité. Ceux-là arrivent opportunément sans avertir. Le crime ne profite jamais et la sueur reste toujours payante.




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