En parcourant l'Algérie de l'ouest à l'est de Cherchell à Madaure, en passant parTipaza, Cirta, Thagaste, Hippone, Calama nous pourrions acquérir une idée assez précise de ce que fut l'Afrique romaine. Villes militaires ou commerçantes, villes de lettres et d'arts, petites cités agricoles, se succèdent, ayant chacune son originalité propre, marque des grands courants de la civilisation antique, depuis la civilisation phénicienne; avec ses comptoirs et ses ports, les vestiges d'un art latin hellénisé avec ses statues amoureusement rassemblées par un Africain romanise, Juda II jusqu'au christianisme, avec la nécropole chrétienne de Tipaza.
Notre ville actuelle de Guelma, ancienne cité de «Calama», se trouvait située sur le trajet d'une bifurcation de la route qui reliait Hippo-Régius (Hippone) à Cirta (Constantine). La voie principale, l'une des grandes artères suivant l'axe est-ouest, menant au-delà de Cirta. vers la Mauritanie et les limes, laisse encore subsister quelques vestiges.
Dans la région qui nous intéresse, plus visibles sont les traces de la dérivation menant à Calama. En effet, le voyageur curieux pourra suivre pendant un kilomètre, près du col du Fedjoudj, une chaussée dallée, large de 6m. 75, très bien conservée. A sept kilomètres de Guelma, il pourra admirer les vestiges de la ville Serviliana, sous la forme d'une piscine circulaire de 35m de diamètre alimentée par des sources d'eau chaude et bordée de pierres de taille. Le fond de la piscine est dallé. En hiver; les eaux chaudes flatulent une brume dont la vapeur s'élève. Ces eaux sont encore utilisées de nos jours. Le nom de Guelma est d'origine phénicienne. La forme phénicienne aurait été «Malaca» écrit de droite à gauche, selon la coutume orientale. Les latins, lisant en sens*inverse, en auraient fait «Calama» : la royale. C'est le nom que portaient les villes où séjournaient les roitelets numides, villes qu'ils fortifiaient bien souvent, parce qu'ils y entassaient leurs trésors et leurs troupeaux. Calama faisait partie des vastes territoires de l'est la «proconsulaire» voisine de la «Numidie» à l'ouest. Un proconsul siégeant à Carthage en était le chef suprême.
La région de Guelma, très peuplée était surtout agricole. Au temps de la splendeur romaine, l'olivier, arbre originaire de Judée, fournissait en huile les lampes d'Italie. Le blé alimentait les greniers de Rome. Quand on connaît les immenses travaux d'irrigation accomplis dans le sud d'Algérie par les Romains et que les récents travaux du colonel Barradez ont permis de déceler, il est possible de mesurer toute l'ampleur de l'expression «l'Afrique, grenier de Rome». De nos jours, l'olivier et le blé demeurent les cultures principales.
Les premiers souvenirs historiques se rapportant à Calama ont trait aux luttes qui opposèrent Rome et Jugurtha.
L'historien Paul Orose. ami de Saint-Augustin, raconte qu'en l'an 109 avant J.C., Jugurtha vainquit, prés de Calama, le général romain Postumus, qui cherchait à s'emparer des trésors royaux.
De son côté. Sallustre, dans son «de bello Jugurthino» raconte qu'Aulus. Postumus, se mettant en campagne au milieu d'un hiver rigoureux parvint auprès de la ville de Suthul. Il ne put s'en emparer, celle-ci étant protégée par de hautes murailles et située à l'extrémité d'une montagne abrupte, autour de laquelle, la plaine avait été transformée par les pluies en un marécage. S'en étant éloigné, il fut surpris au milieu de la nuit par Jugurtha et dut s'engager à évacuer la région dans un délai de 10 jours.
La comparaison de ces deux textes a prêté à confusion, certains auteurs voulant identifier Calama et Suthul comme étant la même cité. A l'heure actuelle, des vestiges importants découverts àquelques kilomètres de Guelma sur les flancs d'une montagne abrupte, la Mahouna, abandonnent peu à peu leur secret. Il pourrait bien, en effet, s'agir de Suthul que Postumius ne put prendre. Et c'est bien dans les marécages voisins de Calama qu'il fut battu.
Crédit : Le bulletin de Guelma 89
Ps: Cette page me rappelle des souvenirs parmi les meilleurs. Enfant, il m'arriva souvent d'aller passer quelques jours chez mon oncle Constant Saïd dont sa femme etait soeur de ma mère, ils avaient eu de nombreux enfants. Leur ferme se situait à 5 ou 6 kilomêtres de Guelma , en contre bas de la route de la Mahounna Nous passions notre temps à nous amuser à divers jeux. Il nous arrivirait de gravir le talus abrut (haut 50 à 60 m, long de 300 à 500 mêtres) où nous arrivions sur la route
A flanc de ce talus des grands caroubiers avaient poussé, aussi durant l'été où nous allions ramasser leurs fruits séchés qui avaient un gout délicieux, et cet endoit était sans doute apprécié aussi des escargots que nous trouvions sur les rochers, que nous les ramassions par sacs pleins...
Bien d'anciens guelmois et tout le monde chez nous, désignions cet endroit du nom de SUTHUL. A queques centaines mêtres, se trouvait la ferme de Monsieur Guiesse, qui etait sise sur le plateau, La route contournait ce site à son ouest. Pour rendre visite à ce voision, depuis chez l'oncle Constant, il nous fallait gravir le talus, arrivé à son milieu, dissimulé par des brousailles, se trouvait une espèce grotte, apparement taillée de main d'homme, qui faisait peut-être 40 m2 au sol, dans le mur du fond, deux ouvertures existaient, (un homme pouvait où y passer aisement). Ces ouvertures donnaient accès à d'autres pièces..A ma connaissance personne ne s'y etait aventuré, La légende disait que des gens s'y etaient perdus. Il nous etait arrivé de questionner les indègnes sur l'origine de ce lieu, ils répondaient toujours ''zmin tal Jouellas'' (ou du temps romains).
Arrivé à la hauteur du talus on découvrait un plateau ou etait bati le corps de Ferme de Monsieur Guiesse. Peu être lui-même ou ses predecesseurs, avaient aligné de grosses pierres taillées de façon bien régulières sur le bord du talus, elles auraient pu servir pour la construction de murailles
IL est quasi-certain que Suthul devait être là. Le lieu pouvait être défendu aisement, pour parvenir à ce plateau, de tous côtés, il n'existait que des parcelles pentues, au bas des quelles coulaient des ruisseaux, qui grossissaient en hiver par la fonte de la neige toute proche.
Posté Le : 13/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : J.P. Missud
Source : www.piedsnoirs-aujourdhui.com