Algérie

GUELMA Les égorgeurs de moutons, un créneau lucratif



Chaque année, le père de famille se heurte à un casse-tête récurrent lors de la fête du sacrifice qui exige la présence d'un professionnel, que d'aucuns s'évertuent à rechercher et à convaincre de se déplacer. Cette démarche est loin d'être une sinécure car la demande dépasse amplement l'offre et il faut s'armer de patience pour la formaliser dans des délais raisonnables. Cependant, l'esprit de solidarité et de voisinage aidant, les voisins accomplissent en commun le sacrifice du mouton aux abords des bâtiments collectifs et ce, dans une ambiance conviviale empreinte de chaleur et de ferveur.
La majorité fait appel aux égorgeurs qui s'organisent pour faire une tournée méthodique et satisfaire le maximum de foyers car c'est un créneau rentable. Dans ce contexte, des jeunes s'organisent en groupes pour prendre le maximum de commandes et ils répartissent les tâches, à savoir égorger, dépecer, vider la bête des entrailles et fressure. Ce travail à la chaîne se déroule dans un ordre synchronisé et il permet d'aller très vite en besogne à la grande satisfaction des pères de familles ravis de finaliser cet acte religieux. Il faut débourser la bagatelle somme de mille dinars aux professionnels qui amassent en fin de matinée un joli magot qu'ils se partagent en toute amitié. Toutefois, l'abattoir municipal, implanté aux abords de l'OPOW, fonctionne avec la présence d'une équipe d'égorgeurs patentés et de vétérinaires qui accomplissent le sacrifice contre le versement de huit cents dinars. Le deuxième jour de l'Aïd, la carcasse de mouton est découpée en morceaux, côtelettes, gigots'que la maîtresse de maison s'empresse de congeler dans des sachets en matière plastique. Le chef de famille devra débourser au minimum la bagatelle de six cents dinars pour cette opération à une équipe qui exerce dans des boucheries ou des locaux aménagés. Le sacrifice du mouton exige des dépenses exorbitantes car les valeurs se sont estompées alors qu'à une certaine époque, tout se faisait bénévolement.
Hamid BAALI


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