Algérie

Groupe parapétrolier: Bourbon est bien repris par ses créanciers



Le groupe parapétrolier mis en difficulté par la baisse du prix du baril tombe aux mains de ses huit principales banques. Une solution jugée " imparfaite " par le Tribunal de Commerce de Marseille. Sacrifiés, les créanciers de dernier rang pourraient demander réparation.
C'est un jugement en demi-teinte qu'a rendu ce lundi le Tribunal de Commerce de Marseille en désignant les créanciers réunis dans La Société Phocéenne de Participations (SPP) pour reprendre le groupe Bourbon plombé par une dette de 2,7 milliards d'euros. " Leur offre n'est pas parfaite, mais elle a le mérite d'exister ", ont conclu les juges qui " déplorent qu'aucun autre candidat sérieux ne se soit manifesté ". Les administrateurs judiciaires avaient eu la même analyse : " Il faut se rendre à l'évidence : personne d'autre ne viendra car personne ne peut forcer la restructuration financière contre les créanciers. L'offre de la SPP est donc la seule en lice. Elle n'est pas parfaite, loin s'en faut, mais elle a corrigé ses principaux défauts ", avaient-ils défendu lors de l'audience du 10 décembre.

Pas d'alternative
Les autres candidats repreneurs l'avaient pressenti : ni la société américaine Tidewater (qui ne proposait que la reprise de certains navires), ni la société Peschaud (qui présentait une offre partielle), ni le fondateur de Bourbon Jacques de Chateauvieux (qui n'est pas parvenu à rassembler les fonds nécessaires), ne se sont présentés au tribunal.
Les juges ont écouté des voix dissonantes dans le dossier. A la barre, la société Bourbon Coporation avait critiqué le plan stratégique présenté par SPP, l'estimant " irréaliste ". Pour contrer ce point, la Société Phocéenne de Participation a présenté une requête, soutenue par le ministère public, pour maintenir dans ses fonctions managériales l'actuel directeur général, Gaël Bodenes.

20 % de créanciers insatisfaits
Le repreneur devra composer avec les 20 % de créanciers qui n'ont pas soutenu son plan. Parmi eux figure Diis Group, qui s'estime " sacrifié par le projet de reprise ". Devant le tribunal, ce contrôleur financier s'est fermement opposé à l'offre de SPP et a signifié aux juges que " toute voie de recours pourra être envisagée ".
Les magistrats en ont conscience. " Une partie de la dette concernant certains créanciers va être complètement écrasée à hauteur de 124 millions d'euros, mais eu égard aux enjeux, il n'y a malheureusement aucun moyen d'éviter ce dommage collatéral ", écrivent-ils dans leur jugement.

20 % de créanciers insatisfaits
Le repreneur devra composer avec les 20 % de créanciers qui n'ont pas soutenu son plan. Parmi eux figure Diis Group, qui s'estime " sacrifié par le projet de reprise ". Devant le tribunal, ce contrôleur financier s'est fermement opposé à l'offre de SPP et a signifié aux juges que " toutes voies de recours pourra être envisagée ".
Les magistrats en ont conscience. " Une partie de la dette concernant certains créanciers va être complètement écrasée à hauteur de 124 millions d'euros, mais eu égard aux enjeux, il n'y a malheureusement aucun moyen d'éviter ce dommage collatéral ", écrivent-ils dans leur jugement.

Abandon de dette
Selon SPP, le plan permettra " de pérenniser le groupe, de sauvegarder l'emploi et d'apurer le passif ". Les créanciers injecteront 150 millions d'euros de cash (dont une enveloppe d'urgence de 30 millions pouvant être doublé si besoin) et abandonneront 1,5 milliard d'euros de dette, convertis en actions et obligations, avec une franchise de trois ans sur le remboursement.
Ils ont également présenté un plan de redressement autour de quatre axes : mise en place d'une nouvelle offre de service, réduction des coûts opérationnels, amélioration de la gestion de trésorerie et de la rentabilité. " Il apparaît au tribunal que ce plan lui permettra de répondre aux besoins de compétitivité tout en sauvegardant l'emploi ", ont apprécié les juges. L'histoire cependant n'est pas finie pour les banques comme pour Jacques de Chateauvieux. Un nouveau front s'ouvre maintenant autour de la restructuration de la dette de Jaccar, le holding du fondateur et actionnaire majoritaire de Bourbon, placé sous sauvegarde. En jeu, 1 milliard d'euros de dette supplémentaire. Sans compter un volet plus sensible encore pour le parapétrolier, le procès pour corruption de fraude fiscale attendu en début d'année prochaine.


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