Cette formation est un des phénomènes de la fin d’année 2010. Subtil mélange de flamenco, de gnawi, de chaâbi et de tant d’autres sonorités et styles… Le groupe a accepté de répondre à nos questions, où il revient sur son histoire, son style musical et ses projets.
Liberté : Comment est né le groupe El Dey ?
Samir (El Dey) : El Dey est une formation de six jeunes Algériens. Sami à la guitare solo, moi-même au gumbri, à la guitare et aux percussions, Mounir à la guitare et aux percussions, Dalal au chant et au qarqabou, Mourad au piano et Gaya à la basse et à l’harmonica. Nous sommes tous issus du même quartier à Hussein Dey, d'où l’appellation du groupe. Étant tous amis d'enfance, nous avons décidé, suite à la proposition de Nadjim Bouizoul, leader du groupe Labess et ami d'enfance également, de nous lancer dans une aventure musicale fondée sur l'innovation, la liberté musicale et la fusion des différentes musiques algériennes.
Votre style, difficile à cerner, pourrait être défini comme un mélange de gnawi, de pop, de chaâbi parfois, et une forte touche de flamenco...
Effectivement, la musique d’El Dey est très difficile à cerner car il s'agit d'une musique algérienne libre. L'idée de base est de marier les différents styles algériens à la musique du monde. On peut trouver dans le répertoire d’El Dey du flamenco et de la rumba gitane, du gnawi et des fusions très originales de flamenco-gnawi, chaâbi-flamenco, flamenco-gnawi-bedoui, et d'autres fusions avec de la pop, le jazz, le reggae... Il s'agit tout simplement d'un voyage musical et d'une représentation de la jeunesse algérienne.
Justement, il y a un terme qu’on utilise de plus en plus dans les médias, la “nouvelle scène algérienne”, dans laquelle on vous classe souvent avec, entre autres, les Caméléon, Good Noise ou encore Tataful. Cette appellation vous convient-elle ?
Oui. Effectivement, nous partageons cette appellation et nous pensons qu’elle est certainement due à la nouvelle vision musicale et à la philosophie de ces groupes. Nous assistons à une révolution en termes de thèmes traités, de compositions et de styles musicaux. La fusion de musique algérienne a déjà été faite par d'autres groupes des générations précédentes, les groupes de la nouvelle scène algérienne viennent y donner un nouveau souffle. En ce qui concerne El Dey, il s'agit d'une nouvelle vision de la musique algérienne. Nous tenons fortement à mettre en valeur le patrimoine algérien tout en donnant un nouvel esprit aux chansons via l'intégration de la musique du monde, surtout le flamenco. C’est ce qui permettra aux jeunes Algériens ainsi qu'aux étrangers de découvrir notre patrimoine culturel sous un autre angle, et surtout d'enrichir le répertoire musical algérien.
Vous semblez entretenir un rapport assez étroit avec l'Espagne. Quelques mots en espagnol dans vos chansons, un concert au Centre culturel espagnol, les congas aussi. Pourriez-vous nous en parler ?
Tous les Algériens ont un rapport culturel étroit avec l'Espagne, anciennement appelé El Andalous, du fait des liens historiques existants avec le retour des Andalous et l'impact culturel du mouvement des populations aux différentes époques. Les airs et les mélodies du flamenco, par exemple, ne sont pas étrangères aux oreilles des Algériens et vice versa. Nous avons un grand penchant pour la musique flamenco et les musiques latinos, en général. Nous essayons de l’exprimer d'une façon originale et simple, tout en sauvegardant l'esprit de la chanson s'il s'agit de la reprise d’une chanson du patrimoine.
Votre succès commence à devenir très réel sur Alger et à s’étendre à tout le territoire. La prochaine étape devient inévitable : à quand l'album?
L'album est en préparation, nous sommes en négociations pour trouver le studio et le producteur adéquats afin de présenter au public le meilleur produit possible.
Des scènes de prévu ?
Nous avons, en effet, des concerts prévus le jeudi 10 février 2011 à l'auditorium de la Radio nationale, et le samedi 19 février, à la salle Sierra Maestra. Les personnes qui veulent assister peuvent jeter un coup d'œil sur l'espace perso du groupe sur Facebook.
Posté Le : 24/01/2011
Posté par : frankfurter
Ecrit par : Par : Salim Mehdi Berkoun
Source : www.liberte-algerie.com