Algérie

Groupe des "19-4"



Groupe des
Malgré les attaques qui ciblent certains de ses membres, le mutisme de la Présidence par rapport à leur démarche, le groupe des "19-4" n'est pas prêt à reculer, assurent ses animateurs.Et si la campagne d'une rare virulence, entamée par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, poursuivie il y a quelques jours par des attaques du vice-président de l'APN, d'obédience FLN, Baha Eddine Tliba, contre la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, ne s'inscrivait finalement que dans une stratégie de faire taire le groupe des "19-4" qui a réclamé, en vain jusque-là, une rencontre avec le président de la République ' Au sein du groupe, on est même convaincu et l'on s'attend même à des "attaques plus vives", pour reprendre les propos de Mme Zohra Drif Bitat, après la récente sortie de Baha Eddine Tliba sur les plateaux d'une chaîne de TV privée, proche du cercle présidentiel et dont le journal éponyme a publié, quelques jours plus tard, une prétendue enquête visant Hanoune, sa famille et un député de son parti. "Le groupe s'attend à tout de la part de personnes à la pensée totalitaire et qui ont décidé, non seulement de faire plier Louisa Hanoune, mais aussi toute l'Algérie", a déclaré hier lors d'une conférence de presse au siège du PT à Alger, Khalida Toumi, l'ex-ministre de la Culture, membre du groupe des "19-4". "Ces méthodes qui ont ciblé Louisa Hanoune et sa famille sont des méthodes mafieuses et terroristes. C'est la méthode : si tu n'es pas avec moi, tu es contre moi et donc je t'élimine. C'est pour les faire taire. Cela s'appelle de la pensée totalitaire", a-t-elle affirmé. Tout en dénonçant ces attaques qui ciblent Louisa Hanoune et sa famille, Khalida Toumi qui retrouve tout l'entrain et le bagout du temps où elle haranguait les foules n'a pas manqué d'interpeller Abdelmalek Sellal et les ministres de la Justice et de la Communication. "Où sont-ils '", s'interroge-t-elle. "On interpelle les institutions malgré leur vulnérabilité". Mais comme les autres membres du groupe présents à la conférence dont notamment Louisa Hanoune, Zohra Drif Bitat et l'écrivain Rachid Boudjedra, l'ancienne figure de proue du mouvement féministe algérien semble déterminée à poursuivre la campagne, qui a suscité un large mouvement d'adhésion à travers le territoire national, pour faire aboutir leur demande d'une rencontre avec le président Bouteflika. "Ces méthodes risquent d'aller loin. Nous leur disons à ces gens, le peuple n'est pas dupe. Vous nous apportez chaque jour la preuve que notre démarche est juste", dit-elle. "Nous ne reculerons pas", assure-t-elle. "On n'a pas demandé le ciel, juste une rencontre. C'est une initiative de la part des citoyens qui respectent la légalité et les institutions malgré leur fragilité", rappelle-t-elle, par ailleurs. Même si les initiateurs doutent toujours de la paternité de certaines décisions attribuées au Président, tout comme du sort réservé à leur lettre, il n'en demeure pas moins que la campagne de signatures en faveur de la démarche du groupe des "19-4", initiée par un groupe de citoyens à Djelfa, s'étoffe, selon Louisa Hanoune. "On a même décidé de s'impliquer dans la campagne, moi, Khalida et Boudjedra. Et un site est en voie de création dédié pour ceux qui souhaitent soutenir la démarche", soutient, de son côté, Louisa Hanoune. Selon elle, la "dérive" dont a été victime Mme Zohra Drif Bitat au Sénat est une preuve de la déliquescence des institutions évoquée dans la lettre adressée à Bouteflika. Qualifiant la lettre des députés au Président l'invitant à ne pas signer la loi de finances de "lettre patriotique", la secrétaire générale du PT rappelle qu'il arrive au Président de "geler des lois lorsqu'ils les trouvent antinationales et antisociales".Les larmes de Mme BitatC'est parce que le combat qu'elle mène aujourd'hui avec le groupe des "19-4", intervient dans un contexte où l'Algérie perd un de ses meilleurs enfants, Hocine Aït Ahmed, que Mme Bitat n'a pu retenir ses larmes. "Je suis triste et touchée au plus profond de moi-même parce qu'en ce jour anniversaire de la mort de Boumediene et la mort d'Aït Ahmed, après tant d'années d'indépendance, on se bat et on lutte encore pour la souveraineté. Nous sommes ébranlés car la souveraineté est ébranlée, des milliers de personnes sont mortes pour que le pays soit souverain", déclare Zohra Drif, la gorge nouée par l'émotion. "La LF 2016 est antinationale, antisociale, elle obère votre avenir", dit-elle en soulignant que la "campagne de signatures est la réponse que nous opposons à ces vils personnages (allusion à la bassesse des attaques contre Hanoune)". En tout cas, à l'unisson, les quatre membres martèlent qu'ils ne renonceront pas à leur démarche : "L'Algérie n'est pas un bien vacant. On ne reculera pas, quel qu'en soit le prix. Et les institutions, malgré leur fragilité, doivent se réveiller." Quant à Mme Toumi, elle met en garde contre les conséquences d'une éventuelle signature de la LF 2016. "L'Algérie risque d'entrer dans une situation dont on ne peut prédire les conséquences. Que chacun assume ses responsabilités."K.K.




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