Algérie

GROTTE TAFNA 1974


GROTTE TAFNA 1974


La Tafna a une particularité : souterraine en partie, elle recèle dans les environs de Tlemcen, des grottes et des gouffres qui ont tenté explorateurs et spéléologues. On relevait dans les années cinquante, pas moins de dix-sept de ces attractives cavités. Un ingénieur électricien de Tlemcen, Marcel Henry, fut le premier à tenter en 1931, une exploration sous Merchiche. Après d’autres tentatives, en 1935, une équipe dirigée par Louis Dolfuss , de Lismara, avec Roger Dupuy, l’organiste paroissial, Souhaut et des membres du Cercle Jeanne d’Arc, s’intéressa à Gharkhal, la Grotte Noire, repérée en avion près du Khémis, à quanrante-cinq kilomètres de Tlemcen. Les spéléologues amateurs y découvrirent des merveilles et un des participants, R.Douffiaues, a donné ses impressions dans un article du Petit Tlemcénien : « Devant certains stalactites, on aurait envie de se mettre à genoux ; on croit être en présence d’un chef-d’œuvre divin…On reste ébloui devant ces splendeurs contemplées par nul autre œil humain. Ce qui frappe surtout, c’est le coloris de la roche d’un rose comparable à celui précédant le lever du soleil. ». En août 1947, le service de la Colonisationet de l’Hydraulique, avec M. Birebent, s’intéressa aux découvertes et en fit l’étude géologique. Les explorations souterraines se multiplièrent, organisées et financées par Louis Dolfuss.
En 1952 et les années suivantes, le Spéléo-Club d’Oranie, avec sa section Tlemcénienne, prit la relève en prêtant à la recherche ses techniciens et ses scaphandriers. L’Echo d’Oran, et d’autres publications spécialisées, parleront de ces exploits dont Paul Martin dira, dans le bulletin des Amis du Vieux Tlemcen de 1954 : « La mère Tafna réussit cent mauvaises plaisanteries : elle vous tord les chevilles sous les éboulis, elle vous arrose du plafond, elle vous fait glisser brutalement la tête en avant ; elle frappe votre tete avec ses stalactites, elle crève votre bateau sur ses récifs pointuset …gare toujours aux bains forcés ». Il termina son article par cette observation : « La vieille mère Tafna n’a rien inventé. A Merchiche, comme ailleurs en Algérie, il y a de l’eau, mais elle se cache à l’ombre, avec raison. Quand on la cherche longtemps, on la trouve ».

Texte : Louis ABADIE, Tlemcen au passé retrouvé