Algérie - Grottes de Béni Add, Tlemcen

Grotte de Yebdar (Beni Add) Commune d'Ain Fezza



Grotte de Yebdar (Beni Add) Commune d'Ain Fezza
La grotte de Yebdar, située dans la commune d'Ain Fezza, département d'Oran, se trouve sur le djebel Dkara, une annexe des plateaux calcaires de Terni au Sud-Est de Tlemcen. Elle est répertoriée sous le nom de « grottes » sur la feuille d'État-Major au 1/50 000 de Terni. Les coordonnées Lambert X sont 143,100 et Y est 180,050, avec une altitude à l'entrée de 1 101 mètres. Elle est également connue sous les noms de « grotte des Béni Ad » et de « grotte d'Ain Fezza ».

GÉOLOGIE

La grotte est creusée dans la dolomie fissurée du Kimméridgien supérieur, répertoriée sur la carte géologique de Terni sous le nom de « dolomie et calcaires du plateau de Terni ». Les bancs sont bien lités, sans pendage appréciable. Au-dessus de l'entrée, les épaisseurs des bancs varient : 3,5 - 0,60 - 0,40 - 1,10 - 0,90 - 1,70 - 1,30 - 1,60, les bancs supérieurs formant à la surface du plateau un lapiaz très corrodé. La voûte est mince, passant de 10 mètres sur les premiers mètres à quelques mètres sur le reste de la cavité. Les roches très fissurées sont perméables, en particulier les bancs supérieurs, ornant la grotte d'importants massifs stalagmitiques. Les environs de la grotte sont composés de Kimméridgien supérieur (épaisseur moyenne de 150 mètres), reposant sur les marnes et les calcaires à Ptérocères.

Il est à noter que, au bout du ravin s'ouvrant sur la grotte, se trouve un dépôt de tuf important et une source nommée Ain Souiga. À environ 2 kilomètres au N.E. de la grotte, des éboulis en position anormale pourraient masquer une sortie de grotte, situés sur le contact P/J6.

DESCRIPTION

L'entrée de la grotte, double à l'origine, a été partiellement obstruée. Elle se situe en contrebas, au niveau du plateau, au pied d'une petite falaise rocheuse. Un couloir d'éboulis en pente (40 x 20 x 10 mètres) mène à la Grande Salle (80 X 100 X 10 mètres). La lumière de l'entrée donne à ce couloir l'apparence d'un vestibule de temple. La Grande Salle, oblongue, est divisée en petites salles par d'importants massifs stalagmitiques, chacune portant un nom reflétant ses caractéristiques. Par exemple, la Salle des cascades (a), la Salle des silos (b), la Salle des sculpteurs (c). Le sol, recouvert d'un plancher stalagmitique, cache une épaisseur de terre alluviale de 2 à 5 mètres, visible dans la Salle des silos où des trous profonds ont été creusés par les eaux d'orage.

Un large couloir (50 x 20 x 10 mètres), divisé en plusieurs parties par des piliers de concrétions, mène à la deuxième partie de la grotte, la Salle des épées, également de grandes dimensions (80 x 50 x 15 mètres). Le plafond est orné de stalactites de type « oreille d'éléphant » ou « fuseau », et le fond est occupé par un talus d'éboulis descendant de la voûte. Une petite fissure remonte vers la surface, remplie de coquilles d'escargots tombés du plafond.

FORMATION

Cette grotte, située au sommet d'une colline à quelques mètres sous la surface, est un fragment de rivière souterraine coulant vers le N.E. Elle s'est formée par l'élargissement d'un réseau de diaclases parallèles visibles au plafond. Le débit initial devait être considérable, comme en témoignent les dimensions des galeries. La grotte a connu trois phases de creusement : la première dynamique, l'élargissement et l'affouillement initial, la deuxième statique, le concrétionnement superficiel, et la troisième dynamique, le recreusement et l'affouillement des parois nord. Il est probable qu'une partie de la grotte risque de s'effondrer à l'avenir, relatif à la durée de vie de la cavité. En raison de l'érosion des vallées au nord du système, la partie supérieure du cours souterrain a disparu, de même que celle en aval de l'entrée actuelle, qui aurait été une grande salle de 50 à 80 mètres de diamètre, dont le fond éboulé a créé le terre-plein d'entrée. Cependant, le ravin N.E. ne montre pas de signes d'érosion par un cours d'eau, laissant penser que la cavité pourrait se poursuivre dans le flanc Nord du ravin d'entrée.

HYDROGÉOLOGIE

La grotte de Yebdar est une cavité fossile sans intérêt actuel pour l'hydraulique. Elle pourrait éventuellement abriter une station d'étude pour les condensations occultes. La température de l'air augmente à mesure de la profondeur de la grotte. Il serait intéressant d'explorer si cette cavité fait partie du même système hydrospéléologique que les réseaux actifs de l'oued Chouly et de la Tafna, situés au Sud à proximité.

ÉROSION ET CONCRÉTIONS

Creusée par l'érosion torrentielle, la grotte de Yebdar ne présente pas de phénomènes particuliers d'érosion. Cependant, la grande quantité d'eau drainée par la cavité a entraîné des sables et des galets provenant de différents terrains traversés. L'examen de ces matériaux serait utile. Les concrétions, de formes remarquables, comprennent divers types, y compris le type « Aven Armand », assez rare.

PRÉHISTOIRE, BIOLOGIE, ETC...

Des fouilles méthodiques devraient être entreprises dans cette caverne, probablement habitée par des populations préhistoriques à proximité d'une source d'eau. La « Salle des épées » pourrait avoir été transformée en nécropole. Des espèces animales transportées par les troupeaux ont pu subir des transformations en changeant d'environnement, ce qui mériterait une étude. En termes de tourisme, aménager cette grotte, qui dispose déjà d'une route et de sentiers de visite, avec un éclairage électrique simple et un gardien, pourrait attirer de nombreux visiteurs, surtout en dégageant les plus beaux massifs de leur couche de fumée.


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