Algérie

Gros enjeux au second tour des enchères sur la 4G France



L'Etat est bien parti pour gagner son pari financier sur les fréquences mobiles 4G après une première série d'enchères qui lui a rapporté plus que prévu et qui, selon des spécialistes, laisse présager d'une posture agressive au second tour de la part des opérateurs qui n'ont pas eu le nombre de lots escompté. Pour se positionner sur cette nouvelle technologie jugée cruciale pour les services d'internet mobile du futur, Orange, Free, SFR et Bouygues ont déjà mis 936 millions d'euros au total sur la table dans la première de deux séries d'enchères, alors que l'Etat avait fixé un prix plancher de 700 millions. Ils se préparent désormais à déposer d'ici mi-décembre des dossiers pour le deuxième tour, dont le gouvernement attend au moins 1,8 milliard d'euros et qui cette fois concerne des fréquences dites "d'or", jugées de qualité supérieure par les experts car elles permettent de couvrir de grandes distances. Tandis que tous les opérateurs n'ont pas eu le nombre de lots qu'ils espéraient au premier tour, la tension risque bien de monter d'un cran dans la seconde partie des enchères, disent des spécialistes et des dirigeants du secteur. "Il y a de gros enjeux sur les enchères qui viennent", a estimé une source sectorielle qui n'a pas souhaité être nommée. Par exemple, le deuxième opérateur français SFR a mis la main sur un bloc de 15 mégahertz lors du premier tour, au même titre que Bouygues Telecom, en deçà des blocs de 20 mégahertz obtenus par le numéro un Orange et le nouvel arrivé du mobile, Free. "(SFR) pourrait mettre le paquet pour gagner les prochaines fréquences mises en vente", a déclaré une autre source du secteur. Les opérateurs qui anticiperaient une telle tentative de rattrapage de la part de leurs concurrents pourraient à leur tour miser gros pour éviter de se retrouver en queue de peloton. "Nous pensons qu'il y a des risques que les prix payés par les opérateurs soient bien au-delà des prix de réserve", estime Stephane Schlatter, analyste chez Santander. Une aubaine pour l'Etat, qui espérait au départ tirer au total 2,5 milliards d'euros de la vente de ces fréquences 4G.
Les ambitions de free
Plusieurs analystes ont souligné qu'Iliad s'était démarqué au premier tour de ces enchères, raflant le lot de 20 mégahertz devant SFR et signalant ainsi le sérieux de ses ambitions dans le mobile, à quelques mois du lancement de la première offre commerciale de Free Mobile. "La surprise (du premier tour) c'est que Free a remporté l'un des deux lots de 20 mégahertz et qu'il entre ainsi dans la cour des grands", résume Eric Debroeck, directeur des affaires réglementaires de France Télécom. Le dirigeant se dit "satisfait" du lot remporté par Orange. Free Mobile s'est quant à lui "réjouit d'être avec l'opérateur historique le candidat le mieux doté en spectre 4G". La technologie 4G, qui doit permettre des débits plus rapides sur les réseaux de téléphonie mobile à l'heure où de nouveaux usages comme la vidéo sur les smartphones font exploser le trafic de données, est jugée déterminante dans l'évolution du paysage concurrentiel des télécoms français. Posséder davantage de spectre 4G signifie pour un opérateur qu'il peut se différencier en offrant des débits plus importants et une meilleure qualité de service. Bouygues Télécom a quant à lui jugé qu'avoir remporté un lot de 15 mégahertz constituait "une bonne nouvelle" pour lui. "Cela nous permet d'envisager le haut débit mobile en bonne posture", a expliqué Didier Casas, le secrétaire général du groupe, qui est le troisième opérateur mobile en France. SFR n'a pas fait de commentaire.


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