gros achats et poches « trouées » Capitale des zianides

Avrai dire, cette frénésie est devenue un phénomène social. D'ailleurs, tous les marchés sont pris d'assaut. Malgré les 80 brigades relevant de la direction du commerce de Tlemcen, qui sillonnent les souks, certains commençants trouvent l'activité en ce mois une aubaine pour se sucrer. Un décor ahurissant attire l'attention. Une foule bigarrée se dispute les étals. Chacun fait ses propres provisions. Dans les souks hebdomadaires, une marée humaine s'empare des lieux. Malgré une consommation qui connaît son pic, avec la pomme de terre qui varie déjà entre 40 et 50 dinars, la laitue cédée à 75 et 90 dinars et la tomate qui enregistre le prix de 70 dinars alors qu'elle était cédée à 25 et 30, les citoyens achètent tout. Sous un soleil de plomb, accablé par la chaleur et la sensation de déshydratation, le consommateur se laisse fondre dans la cohue vagabonde, au niveau de chaque marché. Tous les cageots sont vidés de leurs produits. Pommes de terre, carottes, oignons, 'ufs, persil, coriandre... En vérité, quiconque se trouve coincé dans une telle marée humaine trouve des difficultés pour se frayer un passage. A moins de donner des coups de coude de tous les côtés. On se rue presque sur tous les étalages, on se bouscule devant chaque marchand, chaque criée suscite la cohue, une affluence qui grossit davantage la foule. Sur les étals de la datte, c'est carrément la folie furieuse. Ce fruit très prisé en ce mois sacré coûte cette année très cher. Le kilogramme est cédé entre 300 et 500 DA, selon la qualité. Quant aux viandes, c'est toute une histoire avec la rouge à 1.600 DA et la blanche entre 320 et 340 DA. Le poisson ' On n'y pense même pas quand la sardine frise les 350 dinars. Que ce soit à Tlemcen ou ailleurs, le constat est le même. Censé être le mois de la dévotion et de la tolérance, le Ramadan, désormais, est celui du gain facile ... tout le monde s'improvise marchand. Le mois de Ramadhan n'est pas seulement considéré comme un mois de piété et de recueillement, car il est concrètement synonyme chez la plupart des citoyens de frénésie d'achats et de dépenses illimitées et démesurées.