Algérie

GROGNE SOCIALE, DEBRAYAGES, CONFLIT INTERCOMMUNAUTAIRE, ÉMEUTES, INSECURITE



GROGNE SOCIALE, DEBRAYAGES, CONFLIT INTERCOMMUNAUTAIRE, ÉMEUTES, INSECURITE
Jamais de l'histoire de l'Algérie indépendante, les prémices d'une échéance présidentielle n'ont été entachées de tels troubles et conflits, et ce, à tous les niveaux, que celles du 17 avril 2014. Le malaise est largement ressenti. La société bouillonne. Le pays est en dépression.Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Entre grèves cycliques dans différents secteurs, un mécontentement social quant à la gestion des affaires publiques, un conflit intercommunautaire qui en l'espace de quelques jours s'est transformé en un drame humain à Ghardaïa, émeutes et diktat de bandes rivales dans les quartiers et à travers le pays, l'Algérie sombre dans une asphyxie profonde, à la veille d'une échéance cruciale, les élections présidentielles d'avril 2014. L'atmosphère est irrespirable. Le malaise est ressenti à tous les niveaux. Une école paralysée depuis quatre semaines, et même si aujourd'hui, une solution s'offre en perspective, après que syndicats et tutelle ont trouvé un terrain d'entente, il sera difficile de rattraper le temps perdu. Surtout que le gel des cours a été observé différemment à travers les écoles du pays, et qu'il faudra agir au cas par cas. Pour y remédier, il est craint qu'une anarchie, un cafouillage ne s'emparent du secteur de l'éducation nationale. Pis encore, deux intersyndicales réunissant onze syndicats autonomes menacent d'une action de protestation le jour de la tenue de la tripartite sociale, le 23 février. Si pour la plupart, le partenaire social qui prendra part à cette tripartite n'est pas représentatif, les questions qui seront à l'ordre du jour ne répondent pas aux aspirations des travailleurs, surtout qu'il y a doute sur leur concrétisation. Comme si toute cette grogne sociale ne suffisait pas, un conflit intercommunautaire est venu s'ajouter aux sombres jours précédant une échéance électorale décisive pour l'avenir du pays. De rudes affrontements à Ghardaïa, soldés par plusieurs morts et blessés, des écoles, des habitations, des commerces saccagés et incendiés, avec des accusations portées contre le parti pris d'une institution censée être neutre et assurer la sécurité du citoyen, qu'est la police. Des vidéos ont, pour rappel, été publiées sur le net où la police avait fait équipe avec les Chaâmbis contre les Mozabites. Des sanctions dans les rangs de la DGSN ont d'ailleurs suivi ces dépassements. Au même moment, soit début février, un rassemblement des chèmeurs a été tenu à Ouargla, et d'autres jeunes gens ont bloqué la route à Touggourt, tentant d'incendier un camion-citerne transportant du carburant. Il y a eu aussi, des émeutes à l'ouest du pays où des jeunes de la région d'Aïn Témouchent ont investi la rue, défiant les forces de l'ordre. Cèté sécurité publique, le pays n'a visiblement jamais connu de tels épisodes, où des bandes rivales s'affrontent publiquement et font la loi dans les quartiers, allant jusqu'à défier l'autorité de l'Etat, et profitant d'une impunité incompréhensible. Ces jeunes voyous se disputent les territoires pour la vente de drogue, les espaces publics et endroits de stationnement pour le racket d'honnêtes citoyens, sous le regard passif des services de sécurité. A huit semaines du 17 avril 2014, l'Algérie est en dépression.




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