Algérie

Grogne des syndicats de la magistrature après la révocation de 81 juges



Grogne des syndicats de la magistrature après la révocation de 81 juges
Le ministère tunisien de la Justice a annoncé la révocation de 81 magistrats soupçonnés de corruption et ayant été «compromis» avec l'ancien régime de Ben Ali, selon un communiqué du ministère.
«Il est devenu impératif de mettre un terme à cette situation qui porte atteinte à l'honneur de la magistrature, à sa dignité et son intégrité», indique le communiqué publié samedi. Les magistrats, dont l'identité n'est pas précisée, sont accusés d'avoir «obéi à des ordres et trempé dans des malversations, en prononçant des jugements en violation de la loi pour protéger des intérêts personnels», a précisé le ministre de la Justice, Nourredine Bhiri. Il a précisé que les juges visés représentaient une «minorité» et que la majorité des quelque 2 000 magistrats du pays étaient «intègres». Leur révocation fait suite à une «enquête approfondie», précise le communiqué, ajoutant que certains dossiers seront «si nécessaire» transmis à la justice. Le syndicat et l'association des magistrats tunisiens se sont déclarés dimanche «étonnés» et «surpris» par cette décision. Sous Ben Ali, la justice et la presse étaient aux ordres de l'exécutif, particulièrement dans les procès politiques et d'opinion. Les magistrats révoqués évoquent quant à eux un règlement de compte pur et simple. Selon un juge qui veut garder l'anonymat, les magistrats ayant prononcé des peines de prison conte les islamistes au temps de Ben Ali se voient aujourd'hui visés. Cette décision intervient à la veille de l'Assemblée générale extraordinaire de l'Association des magistrats tunisiens (AMT)» prévue dimanche, a noté la présidente de l'Association Kalthoum Kannou. «Ce fait suscite une grande interrogation surtout que l'Association examinera lors de cette AG, la question de l'instance provisoire de l'ordre judiciaire, le mouvement des magistrats et le groupement judiciaire», a-elle ajouté. De son côté, la présidente du syndicat des magistrats tunisiens, Raouda Laabidi, a exprimé son refus de la procédure de révocation qui «entrave l'ouverture des dossiers de corruption et ne permet pas à ceux qui ont été révoqués de se défendre», a-t-elle estimé. Le syndicat convoquera une réunion d'urgence pour examiner cette question, a-t-elle dit, soulignant que les magistrats ont demandé dès les premiers jours de la révolution l'ouverture des dossiers de corruption. Il y a trois mois des magistrats auprès la cour de Jendouba ont fait l'objet d'agression. Depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes, les magistrats font l'objet de pression, d'intimidation et d'agression.




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