Certaines écoles primaires du chef-lieu fonctionnent avec plus de 70 élèves par classe.Ce qui était redouté à Si Mustapha, à 20 km à l'est de Boumerdès, a fini par se produire. Les trois écoles du chef-lieu communal n'arrivent plus à contenir le flux d'élèves généré après l'affectation des logements de la cité des 1588 Logements. Erigée sur un site qui abritait déjà 410 appartements habités, la cité en question n'est dotée d'aucune structure publique et 500 nouveaux logements ont été distribués aux habitants de Si Mustapha. Le reste, soit 1000 appartements, a été octroyé, il y a un mois, aux occupants de bidonvilles de la capitale.Mais la joie des résidants a aussitôt cédé la place à la déception. «Il n'y a rien ici. Pas même une aire de jeu. Nos enfants suivent les cours au niveau des écoles du chef-lieu où le nombre d'élèves dépasse 70 dans certaines classes. Est-ce normal», s'interroge Mayassi El Hadj. Ce père de 3 enfants a vécu 17 ans dans un taudis au site El Ramli à Alger. «Je suis originaire de Bordj Khris, dans la wilaya de Bouira. Avant de bénéficier d'un F3 ici, on nous a rassuré que la cité est dotée de toutes les commodités. Finalement, ce n'était que du bluff», maugrée-t-il.Employé à NetCom, Mayassi affirme avoir été obligé de prendre un congé d'un mois pour pouvoir emmener ses enfants à l'école. «Je les accompagne, car je crains qu'ils ne se perdent en cours de route», justifie-t-il. Il y a une semaine, de nombreux parents ont protesté contre la surcharge des classes et le système de double vacation pratiqué dans les trois établissements primaires du centre-ville. «Certains élèves étudient deux heures par jour à cause du manque de salles.Cela fait plus d'un mois qu'on nous a promis d'ouvrir le nouveau lycée et de réserver certaines salles pour les élèves du cycle primaire, on attend toujours», s'indigne un parent. Dépassés par l'ampleur du problème, les responsables locaux n'ont trouvé mieux que d'ouvrir trois classes au niveau du CFPA de la ville.Le maire précise que la population de la commune passera bientôt de 12 000 à 20 000 âmes environ. Un véritable et brusque boom démographique dont les conséquences seront difficiles à gérer. La cité en question n'est qu'un assemblage de blocs d'habitations. «On a voulu la réaliser ici sous prétexte qu'il n'y pas de terrains à Alger. Or, le projet est implanté sur un terrain à vocation agricole. Ce qui est contraire aux orientations du Schéma d'aménagement du territoire», rappelle un élu.Hormis le lycée qui a connu d'énormes blocages, aucun édifice public n'est visible sur les lieux. Les deux écoles primaires et le CEM sont en phase de démarrage. «Notre cité est dépourvue d'un centre de soins de proximité», déplore Maâloumi Alioaut, 42 ans venu du bidonville Bateau cassé. Le bureau de poste et le service d'état civil, annoncés par l'ex-wali de Boumerdès et le wali d'Alger lors de leur visite sur le site en mai dernier, se font toujours attendre. Même l'accès est devenu très difficile à cause du flux de véhicules et des bouchons au centre-ville.Les enfants, eux, n'ont aucun espace de jeu. «J'ai vécu six ans au Bateau cassé. Il est vrai que c'est un bidonville, mais tout était disponible à trois pas de la maison», avoue Chahinez, une collégienne au CEM Aichaoui, dans une classe de 54 élèves.
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Posté Le : 19/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kebbabi Ramdane
Source : www.elwatan.com