Grogne des malades chroniques affiliés à la CASNOS

L'opération d'établissement de carnets de soins, décidée par la Caisse d'assurance sociale des non-salariés (CASNOS), n'a pas été sans entraîner chez les affiliés à la caisse grogne et mécontentement. Selon ces derniers, et surtout les animateurs du syndicat des retraités de cette caisse, les griefs qu'ils peuvent adresser à celle-ci ne manquent pas. «Cependant, disent-ils, ils tiennent surtout à soulever celui concernant la constitution du dossier du carnet de soins».

Ainsi, pour le président du syndicat des retraités de la CASNOS, il ne s'agit pas moins que d'une «guerre ouverte à l'encontre des malades chroniques. Sous le prétexte de limiter les dépenses, cette population de malades est soumise à une suspicion sans nom et culpabilisée d'être à l'origine des déficits et difficultés financières de l'organisme de sécurité sociale», déclare-t-il. Et de poursuivre: «Alors qu'il est connu que pour faire des économies, il est indiqué de chercher plutôt ailleurs, notamment au niveau des officines, où des tonnes de médicaments périmés se trouvent accumulés au préjudice des pharmaciens et des malades chroniques, qui, par ailleurs, vivent les affres de la pénurie de certains produits essentiels».

Notre interlocuteur cite ensuite le zèle des gestionnaires de la caisse, demandant à des presque centenaires des certificats de non-remariage. «Opération ridicule» qui n'existerait, selon lui, qu'à Constantine.

La direction de la Caisse d'assurance sociale des non-salariés, contactée en la personne de son directeur régional, Rahil Sellami Rafik, qui chapeaute les wilayas de Constantine, Mila, Jijel, Skikda, et Tébessa, tient à répondre presque point par point aux accusations lancées contre sa caisse. Il commencera par dire, sans pour autant comprendre cette réaction tardive, «que l'opération du remplacement de la carte par le carnet de soins a débuté voilà 4 à 5 mois. Elle vise à améliorer les prestations en direction des malades en les modernisant, suivant en cela l'exemple de la Caisse nationale d'assurance sociale des salariés (CNAS), qui a opéré le passage de l'une à l'autre il y a de cela deux années.

Portant l'ensemble des médicaments prescrits par le médecin traitant, confirmés par le médecin assermenté de la CASNOS lors du contrôle médical, le carnet de soins permet une meilleure identification de l'assuré et de ses ayants droit et de faire valoir le droit du concerné au remboursement, ainsi qu'à ses ayants droit.

«On est bien loin donc de toutes les allégations prêtées à la CASNOS, qui ne fait que suivre en cela l'organisme de la CNAS, qui, elle, a franchi maintenant une autre étape et en est à la carte électronique Chifa, soutient-on la CASNOS. Pour ce qui est du dossier à fournir et qui contient le fameux certificat de non-remariage, il précise «que cela concerne surtout les femmes de 60 ans au plus, pour bénéficier d'une réversion de retraite par exemple». Sachant, d'autre part, que les femmes dans le système de sécurité sociale sont prises en charge jusqu'à ce qu'elles trouvent un emploi ou se remarient.