Grogne dans les rangs des syndicalistes

La section syndicale UGTA de l'aéroport de Batna, représentée par Youcef Bouchit, a dressé un long réquisitoire contre le directeur de l'établissement de gestion de services aéroportuaires de Batna (EGSA).Dans une correspondance adressée par cette section au secrétaire général UGTA de wilaya, en rappel de deux lettres envoyées au directeur général qui siège à Constantine, les membres élus de la section syndicale accusent leur premier responsable de faire preuve d'abus et de violations des droits des travailleurs. Il est notamment accusé de sanctions arbitraires contre les syndicalistes pour leur audace, et ainsi leur mutation à d'autres postes. Par ailleurs, il est accusé d'avoir chargé certains de ses auxiliaires de provoquer et d'avilir les simples travailleurs, jusqu'à les pousser à la démission, ou à commettre des fautes pour les licencier par la suite.En outre, il est reproché à ce responsable de donner des pouvoirs «qui dépassent toute mesure allant jusqu'à lui attribuer des missions dévolues aux cadres de l'entreprise» (sic). «La liste de griefs, avec preuves matérielles à l'appui, est encore longue», nous déclare Youcef Bouchit qui nous affirme la réserver à qui de droit lorsque le directeur général décidera de dépêcher une commission d'audit. Ce dernier a réagi en délégant le directeur des ressources humaines (DRH), l'instruisant d'enquêter sur place sur les tenants et aboutissants de ce conflit. De l'avis des représentants de la section syndicale, cette mission du DRH ne serait pas conforme «puisqu'il s'est limité à nous écouter, à dresser un PV et à le remettre au directeur», nous-t-on dit. La réaction du directeur, Samir Hireche ne s'était pas faite attendre. Il saisit la justice et contre attaque en accusant ses détracteurs de diffamation. Contacté par téléphone, il se défendra en mettant sur table un atout qui lui semble incontournable ; une pétition signée par 21 travailleurs sur les 42 que compte l'entreprise. Youcef Bouchit relève de suite une anomalie : «la pétition vise le représentant au comité de participation et non le représentant syndical ! «Dénions notre confiance à Youcef Bouchit en tant que membre du comité de participation» est-il mentionné dans la pétition, or le conflit concerne la section syndicale, nous précisera son secrétaire général.Il ajoutera que «non seulement la moitié des signataires sont des contractuels, mais encore plus grave, le règlement intérieur de l'entreprise considère l'action de pétition comme une faute relevant du 4ème degré dans son article 92.2 et peut entraîner le licenciement». Voilà une situation qui nécessite, selon tout entendement, de dépêcher une commission d'audit, afin de mettre fin aux supputations des uns et des autres pour que l'aéroport et ses usagers puissent en profiter et que le cahier de doléances mis à leur disposition devienne le réceptacle de félicitations pour l'effort au lieu de remarques déconcertantes comme c'est le cas.