Algérie

Grogne chez les parents d'élèves


Selon la fédération des parents d'élèves de la wilaya de Tipasa, un mécontentement généralisé est en train de couver et risque d'empoisonner l'atmosphère en ce début d'année scolaire 2019 - 2020.Dans la wilaya de Tipasa , les résultats de la dernière session des examens du baccalauréat sont inquiétants, sachant que sur près de 7 000 candidats, plus de 2800 auraient échoué. Le secrétaire général de la fédération des parents d'élèves a révélé, à ce propos, que «malgré nos efforts pour obtenir la réadmission des candidats exclus qui n'ont pas été admis au baccalauréat, les directeurs d'établissements ont justifié leur refus par l'avis défavorable des enseignants». Le même phénomène serait observé concernant les examens du BEM. Au niveau de la wilaya de Tipasa, on nous informe que «sur près de 11?000 candidats, plus de 7 000 candidats ont été admis au BEM, alors que près de 4 000 élèves se verront, eux, éjectés du système».
Selon la fédération des parents d'élèves de Tipasa, cette déperdition n'a trouvé aucune explication malgré les efforts de l'administration centrale et de l'académie de Tipasa qui ont promulgué une circulaire afin de recourir aux rattrapages scolaires.
Cependant, cette mesure peine à se faire appliquer.En effet, selon M.Dekhli, le président de la fédération des parents d'élèves de la wilaya de Tipasa, «plusieurs anomalies sont recensées. Les parents d'élèves n'ont jamais été partie prenante des dispositions arrêtées dans ce cadre».
On nous révèle, à ce titre, que «selon ces mêmes dispositions, les élèves devant bénéficier du rattrapage scolaire doivent avoir plus de 9/20 de moyenne selon cette même circulaire ministérielle». Aujourd'hui, selon notre source, «ces rattrapages s'effectuent selon un calendrier choisi par l'établissement.
Aucune information n'est communiquée aux parents ou aux élèves. Légalement, les matières à rattraper doivent se dérouler selon des dates isolées et espacées. Mais, en réalité, ce n'est pas le cas, car l'établissement estime qu'on peut regrouper les matières afin qu'elles se déroulent en une seule journée.» Cela est qualifié d'anti pédagogique par ces parents.
«Le résultat est troublant», nous confie M. Dekhli. «A Cherchell, sur les 97 élèves admis à rattraper leurs modules, 7 seulement sont reçus au BEM. A Hadjout, sur les 38 élèves admis à rattraper les modules, un seul élève a été reçu au BEM. Triste situation pour tant de milliards investis !!»
Toujours selon notre source, «le problème réside, aussi, dans la décision de ne permettre les rattrapages que pour les élèves, qui ont plus de 9/20 de moyenne, c'est-à-dire la mise en ?uvre d'une sélectivité appliquée à outrance afin que seule la tranche située entre 9 et moins de 10/20 pourrait bénéficier de rattrapages scolaires».
Pourquoi ces anomalies ' Les réponses fusent de la part des parents d'elèves. Certains d'entre eux sont formels : «Les contrôles et les inspections qui doivent être effectués dans ce cadre, sont absents ou inopérants.» D'autres parents sont plus virulents et estiment «qu'il doit y avoir un contrôle à la base et a posteriori par la direction de l'établissement qui est tenue de sanctionner toute dérive ou laisser-aller de la part des enseignants !»
Mais le coup de massue est asséné par la fédération des parents d'élèves, qui «soupçonne une forme de tri, de filtrage voire d'une élimination sélective des élèves de faible niveau scolaire pour ne garder que l'élite , qui serait susceptible, en fin de cursus et de parcours d'obtenir des résultats d'excellence avec un classement inter-établissement à même de hisser l'école sur le podium des lauréats au bac et au BEM, et, partant permettre aux chefs d'établissements et aux enseignants de bénéficier d'une éventuelle promotion».
Quelles sont les solutions préconisées par la fédération des parents d'élèves ' Selon M. Dekhli, «la démocratisation de l'école devrait permettre d'associer les parents d'élèves à toute mesure qui concerne le parcours de l'élève et lui permettre en cas d'échec de refaire l'année ,et, partant encourager l'élève à persévérer pour réussir ses cours.»
Selon notre interlocuteur, «il n'appartient ni à l'enseignant, ni à l'administration de décider seuls du devenir de nos enfants et en notre absence,car nous devons être partie prenante».
Selon notre interlocuteur «il est urgent d'éliminer toutes ces méthodes expérimentales au détriment de nos enfants et supprimer ces gardes-fous aberrants qui font de notre système un laboratoire utilisant des méthodes hybrides basées sur un système éculé qui pénalise le parcours scolaire des élèves afin que ni la rue, ni la drogue et la harga, ne soient la destinée de nos enfants».
Houari Larbi
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