Grogne à l’université de Bejaia

La DOU dans le collimateur des étudiants Des centaines d’étudiants ont investi hier les rues et boulevards de la ville de Bejaia pour manifester leur colère contre «la mauvaise gestion des œuvres universitaires», et exiger en conséquence «le départ de la directrice». Organisés en deux gros carrés, les manifestants ont longuement crié leur ras-le bol face à cette situation. «Plusieurs semaines après la clôture des inscriptions universitaires, environ 5.000 étudiants ne sont toujours pas hébergés», citeront-ils comme exemple. Des slogans revendiquant l’amélioration de la situation, aussi bien sur le plan de l’hébergement que sur celui de la restauration, ont été scandés tout au long du parcours ; certains rappelant le mouvement de l’an passé pour les mêmes raisons. Trois mois durant, les bureaux administratifs des résidences universitaires ont été fermés au nez des responsables. «Mais rien n’a été fait», regrette un manifestant. Arrivés à l’entrée de la résidence Aâmriw, là où la directrice contestée a élu domicile, la colère monte d’un cran pour dégénérer rapidement en actes de violence. Certains protestataires ont en effet saccagé les bureaux de la résidence et le matériel qui s’y trouvait. Par la suite, les manifestants ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya. Au cours de la prise de parole, les intervenants n’ont pas épargné la directrice visée qu’ils qualifieront de «responsable irresponsable». L’exigence de son départ a été réitérée à plusieurs reprises. Contactée hier par téléphone, Mme Houria Baouche, la directrice contestée, s’est déclarée «étonnée» par la protestation estudiantine et parle de «manipulation». Elle en veut pour preuve le «saccage ciblé». «Les manifestants se sont dirigés directement vers le département du personnel pour saccager le mobilier, laissant intacts les services des finances et des passations de marchés se trouvant pourtant juste à l’entrée», signalera-t-elle, avant d’affirmer «n’avoir reçu aucune réclamation jusqu’à présent.»