Grogne !

Pour gagner la confiance des autres, il faut d'abord être quelqu'un de crédible et surtout être digne de confiance. De nos jours la confiance a perdu de sa valeur d'antan et la fiabilité n'est plus qu'un mot usité pour la forme. Aussi, depuis belle lurette, l'être humain a perdu toute confiance en son environnement relationnel, et se méfie de presque tous, notamment de ceux qui se prétendent commerçants. Dans une anarchie commerciale où le parfait ou le meilleur n'existe pas. On a le pressentiment que son boulanger n'est pas très correct, et fourgue chaque jour du mauvais pain immangeable. Un pain de mauvaise qualité qui n'a aucune saveur et quelques fois c'est du pain réchauffé. On doute fort que le boucher lui aussi soit un sacré filou, beau parleur qui vous refile de la viande non comestible. De la viande de vieille vache à la couleur douteuse et sans aucune traçabilité. Là aussi, je n'ai pas le choix, parce que tous les bouchers se ressemblent. Quant à mon épicier du quartier, il n'est pas trop regardant sur la date de péremption, ni sur le pourrissement de ses fruits mis en vente. Les produits laitiers qu'il me vend (lait, l'ben) sont posés à même le sol et au soleil, alors qu'ils devraient être protégés et rangés dans un endroit propre et réfrigéré. Malgré les dispositions sanitaires interdisant l'emploi des sachets noirs pour l'emballage, ces derniers sont toujours utilisés par les marchands, sans aucune inquiétude. Dieu merci, il reste quand même des boulangers, des bouchers et autres commerçants qui travaillent selon les normes et qui se soucient de la santé de leurs clients.La santé publique n'est pas en marge et il lui reste beaucoup à faire. Quand ma santé n'est pas au beau fixe, je m'y rends quand même, poussé par une douleur atroce. J'ai perdu toute confiance aussi dans les transports qui jouent avec notre vie sur les routes et qui sèment la mort. Là aussi, je ne vois pas comment faire pour voyager ni une autre alternative de transport. On râle et on grogne depuis le temps, mais là aussi, on n'a pas le choix.