Gris-gris

Le jour même où Yacine Brahimi recevait le trophée BBC du meilleur joueur africain de l'année, son nom est paradoxalement éjecté du «top five» qui désignera le meilleur footballeur du continent noir 2014, version CAF.Les noms de Sofiane Feghouli, Islam Slimani, Raïs M'bolhi et Yacine Brahimi, tous nominés pour cette distinction, ont bizarrement sauté par on ne sait quel gris-gris, savamment préparé par Hayatou et consorts. Un gris-gris si efficace qu'il a mis l'Algérie K.-O. alors qu'elle était donnée favorite, notamment par Brahimi qui, il faut l'avouer, a crevé l'écran. Que ce soit au Mondial ou à Porto, le petit lutin algérien a subjugué les connaisseurs et conquis les c?urs des férus du football. Si le talent de ce génie du football est reconnu en Europe, ce n'est pas le cas en Afrique où les critères de sélection répondent plutôt à des considérations extra-sportives qu'au talent des joueurs, de leur réussite dans leurs sélections nationales et dans leurs clubs respectifs. Mais ce n'est pas la fin du monde quand on sait que Brahimi est courtisé par les plus grands clubs de la planète, tel le PSG, prêt à casser la tirelire pour bénéficier de ses services. Ce qui veut dire que son talent dépasse désormais la notoriété de Porto qui a flairé en lui, la très bonne affaire en le recrutant. La CAF a certes lésé Brahimi, et par ricochet l'Algérie, mais les joueurs choisis pour concourir à cette distinction ne dépassent en rien notre joueur, unanimement défendu par la presse africaine qui s'est étonnée de ne voir aucun Algérien figurer dans le «top five». L'Algérie a honoré l'Afrique au Brésil, mais la CAF n'a pas tenu compte ni de la performance des Verts, encore moins de l'excellente prestation de l'ensemble de nos joueurs dont quelques-uns méritent amplement d'être, à leur tour, honorés. Le gris-gris leur a barré la route d'une distinction amplement méritée. Qu'on le veuille ou non, Brahimi est le meilleur de tous.