L'épidémie de
grippe porcine se propage à une vitesse foudroyante à travers le monde faisant
craindre le pire. Après son apparition subite au Mexique, où elle aurait causé
140 décès «probables» depuis le 24 avril dernier, la grippe porcine s'est
répandue ces derniers jours aux Etats-Unis, les autorités sanitaires
américaines s'attendent à des cas plus sévères pouvant aller jusqu'à mort
d'homme. Une quarantaine de cas confirmés, éparpillés sur cinq Etats, avaient
été annoncés hier par les autorités sanitaires américaines. Dimanche, les mêmes
autorités avaient déclaré «l'état d'urgence sanitaire» après la confirmation de
vingt cas non mortels. Les déclarations rassurantes du président américain ne
semblent pas apaiser les craintes des Américains.
Plus inquiétant,
la grippe porcine a réussi en début de semaine à franchir l'Atlantique avec un
premier cas avéré en Espagne, deux cas confirmés en Grande-Bretagne et de très
nombreux cas suspects partout sur le Vieux Continent (Danemark, Suède, Suisse,
France et Italie). D'autres cas suspects sont également annoncés dans de
nombreux pays de l'Amérique Latine (Pérou, Colombie, Brésil) et même la
Nouvelle-Zélande n'a pas échappé au virus de la grippe «mexicaine». Cette
rapide propagation de l'épidémie à travers le monde inquiète l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) qui a placé le niveau d'alerte sanitaire mondiale à
3 sur une échelle de 6, un niveau d'alerte qui risque d'être relevé dans les
prochains jours.
Sur le terrain
scientifique, une course contre la montre est engagée pour mobiliser des
traitements efficaces face à la grippe porcine qui menace d'évoluer en pandémie
humaine. Le souvenir de la grippe espagnole, survenue en 1918-1919, qui avait
fauché environ vingt millions de vies est encore dans la mémoire collective. Le
groupe pharmaceutique suisse Roche s'est dit «prêt» d'ailleurs à venir en aide
aux Etats touchés par la grippe porcine en expédiant des doses de son
médicament antiviral Tamiflu, une annonce qui a fait bondir son cours de
Bourse. L'autre firme pharmaceutique Novartis a été contactée par l'OMS pour le
développement d'un vaccin contre le virus de grippe porcine, elle peut produire
ses vaccins à partir de cultures cellulaires et non avec des oeufs, un procédé
plus flexible pour répondre à une demande accrue en temps d'épidémie.
Pour les grandes
compagnies pharmaceutiques, spécialisées dans la production des antiviraux et
des vaccins, cette menace sanitaire est une vraie aubaine. Leurs valeurs ont
flambé, hier matin, dans les Bourses malgré une tendance à la baisse des
marchés boursiers. A l'inverse, les compagnies aériennes comme Air France ont
vu leurs valeurs chuter en raison de craintes du recul du trafic passager.
L'impact économique d'une éventuelle pandémie de grippe porcine est pour
l'heure difficile à évaluer mais des estimations chiffrées faites à l'occasion
de la grippe aviaire ou du SRAS fournissent des ordres de grandeur.
Pour le moment, la
communauté internationale prend très au sérieux cette nouvelle menace sanitaire
venue du Mexique. De nombreux pays dans le monde se mobilisent pour tenter de
contenir la menace. Hier encore, le Mexique poursuivait ses efforts pour tenter
de stopper la contagion en décidant une batterie de mesures préventives qui ont
considérablement ralenti l'activité économique. De l'autre côté de
l'Atlantique, l'Union européenne a déconseillé à ses ressortissants de se
rendre au Mexique et convoquait une réunion extraordinaire jeudi sur le sujet.
Renforcement des contrôles aux aéroports, suspension des importations de porc,
alerte sanitaire maximale... la vigilance est désormais de mise. Les pays
asiatiques, habitués à réagir après la crise de la pneumonie atypique (SRAS) de
2003 et la grippe aviaire, ont également renforcé hier les mesures de
surveillance.
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Posté Le : 28/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com