Nulle trêve pédagogique n'aura été la bienvenue que cette coupure de quatre
jours dans le calendrier scolaire. Cette parenthèse, même si elle rentre dans
le programme classique du repos des élèves, vient en effet à point nommé pour «rassurer»
les parents qui ont commencé à s'inquiéter et sérieusement de la suite des
opérations avec la confirmation des quatre cas d'élèves atteints du virus de la
grippe porcine à Béni Saf et de la rumeur concernant des cas suspects un peu
partout dans le pays. Ainsi, et ce que tout le monde redoutait vient d'arriver
malgré les promesses et les cours de sensibilisation à la rentrée des classes.
Des cours qualifiés d'inutiles puisque prônant l'hygiène corporelle alors qu'il
est de notoriété publique que beaucoup d'établissements scolaires n'ont même
pas l'eau courante dans leurs robinets, encore moins du savon. Pourtant, les
pouvoirs publics, devançant tout risque de contamination «scolaire», ont
convoqué, avant la rentrée scolaire, les coordinateurs de l'hygiène scolaire de
toutes les wilayas du pays à Alger pour une formation de deux jours concernant
la prévention contre la grippe porcine. Parmi les consignes préventives à
appliquer, le nettoyage systématique des classes en deux étapes. La première
avec un détergent «grésil» et ensuite avec l'eau de Javel. Aussi, sont
préconisées les habitudes d'hygiène corporelle qui manquent cruellement chez
nos élèves ainsi que dans les établissements scolaires. Pour rappel, et selon
les recommandations universellement appliquées, si un cas confirmé est détecté
dans une classe, alors cette dernière est fermée. Si trois cas sont décelés
dans la même école, alors c'est tout l'établissement scolaire qui est fermé
pour une semaine, selon toute vraisemblance, période d'incubation du virus.
Devant cette montée d'inquiétude et l'absence de communication efficace
conjuguée au peu de renseignements disponibles sur une éventuelle pandémie, des
parents d'élèves se sentent dos au mur. Privilégier la scolarité de son enfant
ou prévoir le pire et le préserver d'éventuels risques de contamination, quitte
à le faire s'absenter. Une angoisse qu'on perçoit aisément dans les propos que
tiennent des parents d'élèves et qui trahissent un désarroi et une impuissance
face à un sujet dont ils n'arrivent pas à cerner les contours. D'autres, devant
le manque de moyens mis à la disposition des élèves pour au moins se laver les
mains, ont recours au gel hydroalcoolique qu'ils achètent pour leurs enfants
scolarisés. Des conseils sont également prodigués comme le fait de ne pas
côtoyer des camarades de classe qui éternuent ou toussent. La psychose
s'installe insidieusement dans les établissements scolaires et la promiscuité
n'arrange rien. Cependant des interrogations s'élèvent pour demander après la disponibilité
du vaccin qui est désormais la seule et unique solution pour stopper la
propagation de la grippe porcine dans le monde, selon l'Organisation mondiale
de la santé. Si l'Algérie a commandé 65 millions de doses à trois laboratoires
pharmaceutiques, elle n'a toujours réceptionné aucune dose. Même là des voix
sceptiques se font entendre puisque même le vaccin contre la grippe dite
saisonnière n'est pas disponible.
Le virus de la grippe H1N1 a fait 5.700 morts dans le monde, en hausse de
14% en une semaine et frappant plus particulièrement l'hémisphère nord où les
campagnes de vaccination se mettent en place fébrilement à l'approche de la
saison hivernale. «Dans les régions tempérées de l'hémisphère nord, la
transmission de maladies grippales continue de s'intensifier, marquée par un
démarrage inhabituellement précoce de la saison grippale hivernale dans
certains pays», selon l'OMS. Les experts de l'OMS ont confirmé lors d'une
réunion la semaine écoulée l'efficacité d'une seule dose de vaccin pour se prémunir
contre la grippe H1N1. Les vaccins contre le virus pandémique sont sûrs et
peuvent être administrés aux femmes enceintes et peuvent même être associés aux
vaccins contre la grippe saisonnière, ont encore jugé les experts de l'OMS. La
directrice de l'OMS Margaret Chan avait averti dernièrement que des «milliards
de doses» vont manquer au niveau mondial, notamment pour protéger toute la
population des pays pauvres. Même les Etats-Unis souffrent d'une pénurie de
vaccins et devront se contenter d'un cinquième de moins de doses
qu'initialement prévu d'ici à la fin de l'année.
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Posté Le : 01/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com