Algérie

Grippe porcine, c'est la pandémie: Un cas au Maroc, l'Algérie renforce son dispositif


La thèse développée au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon laquelle les pays ayant connu une activité importante du virus A (H1N1) devaient s'attendre à une deuxième vague d'infection, se confirme.

En effet, l'Organisation mondiale a décidé de passer au degré d'alerte maximale pour faire face à ce qui est appelée dorénavant la pandémie du 21ème siècle. L'Organisation mondiale prévoit également la propagation de la grippe porcine dans les pays de l'hémisphère sud en raison de la saison hivernale. En Afrique, si les premiers cas ont été enregistrés en Afrique du Sud et que dans les autres régions du continent, cette pathologie n'a pas fait de grands dégâts chez les humains, il n'en demeure pas moins que des pays appartenant à des régions jusque-là épargnées comme le Maghreb et où, pourtant, des dispositifs de prévention ont été mis en place, un premier cas vient d'être diagnostiqué jeudi au Maroc. Il s'agit, selon les propos du ministre marocain de la Santé tenus hier lors d'une conférence de presse, d'une jeune étudiante de 18 ans arrivée à Casablanca mercredi du Canada et qui a continué son voyage jusqu'à Fès sur un vol intérieur.

L'autre pays d'Afrique du Nord est l'Egypte, où les responsables sanitaires de ce pays ont annoncé jeudi 2 nouveaux cas de grippe porcine au Caire. Il s'agit de l'épouse d'un ressortissant colombien déjà atteint et un bébé de 18 mois arrivant des Etats-Unis et résidant dans une banlieue chic de la capitale égyptienne. Ces deux nouveaux cas portent à 12 le nombre de malades recensés sur le sol égyptien. Ailleurs, la vigilance et le suivi des dispositifs de prévention semblent être de mise comme c'est le cas en Algérie, où le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a annoncé jeudi le renforcement des mesures sanitaires concernant la pandémie de grippe porcine A/H1N1, après que le niveau d'alerte eut été relevé à la phase six (6) par l'Organisation mondiale de la santé. Au département ministériel de Said Barkat, on estime que l'objectif de ces mesures sanitaires est de «limiter les risques d'importation du nouveau virus en Algérie, détecter le plus précocement possible l'arrivée sur le territoire des premiers cas d'infection humaine pour mettre en place les premières mesures et stopper ou ralentir la transmission locale». Sur le terrain, il a été décrété la mobilisation totale de l'ensemble des services de contrôle sanitaire aux frontières ainsi que des hôpitaux de référence. Depuis l'annonce de cette épidémie vers la fin du mois de mars dernier, les mesures prises ont porté sur le renforcement des mesures de surveillance avec mise en oeuvre notamment d'enquêtes épidémiologiques par les services concernés du ministère, afin d'identifier la chaîne de transmission et de prendre les mesures de contrôle les plus adaptées, à savoir celles de prophylaxie et d'isolement ainsi que sur la prise en charge médicale de chaque cas au niveau de la structure de santé de référence de proximité. Le communiqué du ministère de la Santé précise, en outre, que jusqu'à ce jour, «aucun cas n'a été signalé et que la population sera tenue informée de l'évolution de la situation en toute transparence».

L'OMS, qui fait de cette épidémie son cheval de bataille, annonce par ailleurs que le virus de grippe porcine, qui a fait depuis son apparition fin mars 28.000 malades dans le monde, a particulièrement affecté les Etats-Unis (13.217 cas), le Mexique (5.717), le Canada (2.446 cas), l'Australie (1.224), le Chili (1.694 cas) ou encore le Royaume-Uni (666 cas) parmi les 74 pays touchés.

Sur les perspectives, l'OMS, par la voie de sa directrice Margaret Chan, affirme «le virus ne peut pas être arrêté. Nous avons des preuves indiscutables que nous sommes aux premiers jours d'une pandémie globale du virus H1N1. Et de souligner toutefois que «cette pandémie était modérée». Réagissant, un diplomate égyptien, dont le pays est confronté aux risques de la grippe qui l'ont amené à opter pour la solution extrême à savoir l'abattage de tout le cheptel porcin, une mesure qui a engendré des manifestations et des violences à travers le pays, a estimé que «le message de l'OMS relatif au passage au degré 6 est important. Cependant, nous sommes des pays différents, avec des situations différentes et par conséquent, il n'y a pas une prescription unique pour faire face à la pandémie». De son côté, le numéro 2 de l'OMS, le Dr Keiji Fukuda, a indiqué que «le virus de la grippe porcine va circuler dans le monde entier pendant un à deux ans et contaminer des gens sur un mode pandémique». Pour lui, la décision de passer au degré d'alerte maximale a été prise par la situation qui prévaut en Australie ou une transmission locale a été observée dans l'Etat de Victoria. Ce retour est également enregistré au Chili où le nombre de malades a plus que triplé en 2 jours, atteignant désormais 1 694 personnes.

Parallèlement, l'OMS a demandé jeudi aux laboratoires pharmaceutiques de «s'atteler rapidement à la production de vaccin contre le virus A(H1N1) de la grippe porcine, dès qu'ils terminent la production de vaccin contre la grippe saisonnière». Selon l'OMS, ces laboratoires sont prêts à démarrer la production à plein régime de vaccin pandémique et dont certains ont déjà commencé.

Enfin, l'OMS rappelle qu'au 20ème siècle, il a été observé 3 pandémies dont la plus célèbre fut celle vécue entre 1918 et 1919 et qui portait le nom de grippe espagnole et qui a fait un milliard de malades dont 40 millions de morts.


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