On ne sait pas
encore trop si la cuvée « rentrée 2009 » de la grippe « A/H1N1 » sera
dramatique ou pas trop. Mais la menace de la pandémie se précise, avec ses
conséquences négatives sur une économie mondiale déjà très déprimée L'augmentation
des flux de voyageurs estivaux va naturellement favoriser la propagation et le
mélange des souches de grippe A/H1N1.
Apparu en avril au Mexique, le millésime 2009
s'est d'abord propagé au Texas et à la Californie, pour atteindre aujourd'hui
le statut de pandémie : tous les continents sont touchés, seules les régions
centrales d'Afrique et d'Asie restent vierges, et le dernier bilan de l'OMS le
6 juillet fait état de 429 morts. C'est très peu comparé aux 250 000 à 500 000
morts de la grippe dite « saisonnière » qui sévit chaque année entre novembre
et avril sur toute la planète. Oui mais voilà, la grippe est une maladie hivernale
et les autorités publiques, les milieux sanitaires craignent le pire dès
l'automne prochain. Car personne ne connaît bien encore la dangerosité
potentielle d'un virus qui se modifie très vite, ni les protections apportées
par les médicaments, dont le célèbre Tamiflu ou l'efficacité des futurs vaccins
dont la réalisation a été confiée à quatre grandes firmes pharmaceutiques
internationales. Mais le pire n'est pas le plus sûr. La principale alerte
passée, celle de la grippe porcine avait déclenché une panique internationale.
La pandémie s'était révélée très modérée voire bénigne.
30% de la
population mondiale peut être touchée
Le problème avec ces petites bêtes, ce qu'on
ne sait jamais comment et à quelle vitesse elles vont muter. H1N1, ce nom un peu
barbare, provient de la combinaison de deux protéines, l'une appelée
Hémagglutinine (HA). L'autre protéine, la Neuraminidase (NA), qui donne des
combinaisons multiples (H1N2, H2N3,etc.), de la fièvre bénigne au
super-dangereux-mortel. Mauvaise nouvelle, le cru grippal 2009 comporterait
également un acide glutamique, comme la grande grippe espagnole de 1918 qui a
fait 40 millions de morts, deux fois que la boucherie de 1914-18 !
Autre facteur d'inquiétude, la rapidité de
diffusion du virus : 3 à 4 fois supérieure aux grippes habituelles. Dans le cas
d'une épidémie sévère à l'automne ou au cours de l'hiver, c'est 30 à 40% de la
population mondiale qui pourrait être touchée.
D'où l'inquiétude des pouvoirs publics des
pays riches qui, tout en tenant des discours rassurants, accumulent des stocks
énormes de médicaments et de vaccins en pariant sur leur efficacité en cas de
pandémie généralisée. Les pays pauvres eux, faute d'infrastructures et de
budgets conséquents, prient seulement pour la grippe ne soit pas trop mortelle.
Les économistes de leur côté appréhendent les
effets d'une crise sanitaire sur une activité mondiale déjà très déprimée par
la crise financière. La Banque mondiale établit déjà une fourchette de baisse
possible du PIB mondial de 0,7% à 4,8% !
A titre d'exemple, l'épidémie du SRAS
(syndrome respiratoire aigu sévère) apparu à Hong Kong, avait entraîné malgré
une faible dangerosité, une baise de 60% du tourisme dans cette partie de
l'Asie.
Les entreprises craignent de leur côté une
forte augmentation de l'absentéisme. En cas de fortes épidémies, les écoles
sont fermées, l'accès aux lieux publics, aux administrations et aux transports
sont fortement réduits. Et dans tous les cas de figure, les habitants
n'attendent pas les consignes des pouvoirs publics pour se calfeutrer chez eux.
D'où la crainte de baisses généralisées de la production, des échanges et de la
consommation.
Coup de froid et
crise de confiance
Cette conjoncture funeste, qui reste
heureusement qu'une hypothèse, aurait des effets très dépressifs sur le moral
de la population mondiale. La maladie après la finance prise de folie, ça fait
beaucoup ! D'autant que les milieux bancaires ne semblent toujours avoir
retrouvé la raison. Ainsi, le grand établissement financier Goldman Sachs,
sauvé par l'argent des contribuables américains, vient de déclarer de nouveaux
bénéfices consistants et pour ses dirigeants, des primes munificentes : 20
milliards de dollars ont été provisionnés pour les bonus à venir ! Comme au
temps jadis, comme il ne s'était rien passé.
En France, Mme
Bachelot, pomponnante ministre de la Santé nous a annoncé que le stock accumulé
de Tamiflu faisait que la sécurité sanitaire française était « sous contrôle ».
Tout comme Mme Lagarde, ministre de l'économique, nous explique depuis six
mois, que la crise financière est parfaitement jugulée et que M. Darcos,
nouveau ministre du Travail nous affirme que l'explosion du chômage va très
vite s'arrêter…
On comprend que
les pompiers ne sont pas là pour crier « Au feu » quand l'incendie crée la
panique. Mais la litanie des discours rassurants et des fausses promesses peut
également accroître la sérieuse crise de confiance dont souffre déjà une très
majorité des gouvernants de la planète.
L'agacement, alors, n'est jamais très loin.
La colère peut en sortir tout comme le découragement ou la déprime haineuse.
Dans tous les cas, la rupture de confiance sera palpable. Le gigantesque gachis
financier et humain crée par un ultra-libéralisme sans principes nous avait
montré que bien avant d'être une faillite économique, la situation actuelle est
l'expression d'une grave crise morale. De plus en plus d'humains sont
convaincus que la crise climatique, la famine récurrente, les conflits sans
fin, les drames de santé publique (qui parle encore du Sida ?) trouvent
également là leur réelle origine.
Birmanie : isolement
croissant de la junte militaire
«Nous nous inquiétons du transfert de
technologie nucléaire» du régime communiste de Pyongyang vers la Birmanie, a
déclaré Hillary Clinton, en début de semaine, une telle collaboration risque de
«déstabiliser» la région. Les craintes de liens militaires entre ces deux États
ont été alimentées le mois dernier par la présence d'un cargo nord-coréen
suspecté de transporter des armes vers ce pays d'Asie du Sud-Est. Si ces
informations ne sont pas vérifiées, voire même fondées, la sortie de la
secrétaire d'état américain souligne davantage encore l'isolement international
de la junte militaire birmane.
Trois jours auparavant, des dizaines de
membres du parti d'opposition birman ont été arrêtés alors qu'ils revenaient
des cérémonies de commémoration de la mort du général Aung San, père de
l'indépendance birmane, rapportent dimanche des témoins. Celui qui est
également le père de Aung San Suu Kyi, l'actuelle dirigeante de l'opposition
toujours emprisonnée, avait été assassiné le 19 juillet 1947, peu avant l'accession
à l'indépendance de la Birmanie, qui était alors colonie britannique.
Déjà, lors du mouvement populaire de l'été
2007, surnommé la « révolution safran » du fait de la présence de nombreux
moines bouddhistes dans les cortèges, la répression de la junte avait été plus
« modérée », les militaires subissant une forte pression internationale et son
principal allié et partenaire commercial, la Chine qui préparait les Jeux
Olympiques de Pékin, ne souhaitait trop ternir son image en soutenant une
poignée de généraux brutaux et fatigués. Pourtant, les critiques émanant même
du secrétaire général de l'ONU n'ont pas empêché la junte de vouloir poursuivre
son ironique «feuille de route vers la démocratie». En mai dernier, tandis
qu'un cyclone ravageait le sud de la Birmanie faisant 100 000 victimes et un
million de réfugiés, le régime imposait plus qu'il n'organisait un référendum
portant sur une nouvelle constitution. 92,4 % des électeurs se prononçaient
ainsi officiellement, au terme d'une intense campagne d'intimidation et de
violences, en faveur d'un texte à laquelle il leur avait été interdit de voter
« non ».
Cette «
constitution » est censée remplacer celle qui avait été supprimée en 1978. La
vie politique birmane est en effet jalonnée de coups de force militaires,
entrecoupés d'éclaircies démocratiques de plus en plus fugaces. Après
l'indépendance en 1948, une démocratie parlementaire réussit pourtant à
s'imposer, sauf durant deux années, de 1948 à 1962. En 1962, le général Ne Win,
après un coup d'État militaire, règne durant plus de vingt-six ans. En 1988,
l'armée réprime violemment un mouvement de protestation contre la situation
économique et politique : le 8 août 1988, les militaires ouvrirent le feu sur
la foule qui protestait ; l'ampleur de la répression et l'indignation qui en
suivit permit la tenue d'élections libres en 1990 qui débouchent sur la
victoire de la NLD (National League for Democracy) dirigée par Aung San Suu
Kyi. Elles sont rapidement annulées par la dictature militaire qui prend le
pouvoir et enferme San Suu Kyi. Celle-ci recevra le prix Nobel de la Paix en
2001. La dirigeante qui bénéficie d'une grande popularité dans la population
birmane croupira en prison jusqu'en 1995 mais après y retournera à de
nombreuses occasions. Sous pression de l'ONU, elle est libérée « définitivement
» pour retourner dare-dare en détention en 2003. Situation dans laquelle elle
se trouve toujours.
Obama / Biden :
il faut bien plaire à tout le monde
Barak Obama a reçu une « lettre ouverte de 22
anciens dirigeants de l'Europe de l'Est, parmi lesquels Lech Walesa et Vaclav
Havel. Tous s'inquiètent du renouveau du dialogue russo-américain, d'une Otan
pas assez agressive, d'une Géorgie qui aurait été laissé tomber par l'hyper
puissance américaine. La lettre a reçu de vifs encouragements tant des
néo-conservateurs américains que du « lobby militaro-industriel».
Après le très cordial sommet de Moscou
réunissant Medvedev, Poutine et Obama, le vice-président américain Joe Biden a
dû aller mettre du baume sur les plaies en promettant le soutien US à
l'adhésion à terme de l'Ukraine à l'Otan et même à une alliance éventuelle
entre ce pays et la Géorgie.
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Posté Le : 23/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Pierre Morville
Source : www.lequotidien-oran.com