Algérie

Gribouille se contredit à nouveau



Gribouille se contredit à nouveau
Les sénateurs et congressmen républicains en Amérique ne sont pas contre le principe d'une action militaire de leur pays contre le régime de Bachar El-Assad. S'ils se sont montrés réticents pour celle qu'a décidée le président Obama, ce n'est pas parce qu'elle est entachée d'illégalité, parce que n'ayant pas l'aval de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l'ONU. Leurs réserves et objections portent sur le caractère «ponctuel et limité» que lui a fixé Obama.En clair, les parlementaires républicains veulent en fait une action militaire plus «musclée» qui doit se conclure par la chute de Bachar El-Assad et de son régime. Ce qu'ils semblent avoir obtenu du locataire de la Maison Blanche qui après avoir reçu l'un de leurs chefs de file qui plaide depuis le début de la crise syrienne en faveur d'une véritable entrée en guerre de l'Amérique contre le régime de Damas, en l'occurrence le sénateur et ancien candidat républicain à la présidentielle John McCain. Obama a en effet fait savoir qu'il va demander l'accord du Congrès américain à une action militaire qui durera soixante jours et pourrait si nécessaire se poursuivre au-delà de ce laps de temps.
Soixante jours et plus de bombardements et d'expéditions de missiles, cela confère à l'action militaire des Américains et de leurs alliés plus que l'aspect d'une opération «punitive» à but de dissuasion du régime syrien au recours à l'usage des armes chimiques. Son but de guerre sera clairement de faire tomber le régime, car le temps est ainsi pris pour détruire pratiquement tout son arsenal militaire.
Pour obtenir le soutien du Congrès américain, le président Obama a endossé avec les chefs de file du camp républicain un compromis qui bafoue encore plus en avant la légalité internationale que sa décision d'entreprendre une action militaire unilatérale «limitée». Ce qu'il a consenti aux parlementaires républicains n'est en effet rien d'autre qu'une guerre contre l'Etat syrien qui en l'absence de la caution onusienne est une agression militaire flagrante au regard du droit international. Obama a un moment semblé ne pas vouloir aller trop loin dans le mépris de la légalité internationale et cherché à rendre moins insultante pour cette légalité sa décision de frapper à titre «punitif» le régime syrien.
Ce scrupule, s'il l'a vraiment eu, les «faucons» jusqu'au-boutistes républicains en sont apparemment venus à bout. Mais l'aval que s'apprête à lui donner le Congrès américain ne donnera aucune légitimité à l'action militaire des Etats-Unis. D'autant que dans la quête de cette légitimité l'administration américaine de même que les autorités françaises engagées à fond derrière l'Amérique ont dévoilé à leurs représentations parlementaires des «preuves irréfutables» établissant la responsabilité du régime de Damas dans l'attaque aux armes chimiques supposée du 21 août dernier, sur la solidité desquelles la majorité de ceux qui en ont eu connaissance se sont déclarés non convaincus. Et ces sceptiques ne se recrutent pas parmi les partisans de Bachar El-Assad ou ses alliés, loin s'en faut.
Ce qui confirme au sein de l'opinion internationale la conviction que l'action militaire projetée est la résultante d'une opération de manipulation basée sur le mensonge et la fabrication de prétextes, le tout empaqueté sous l'invocation de la protection de la population syrienne et de la nécessité impérieuse de contraindre le régime de Damas à «renoncer» à l'usage des armes chimiques.


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