Algérie

Grévistes de la faim de cevital (Béjaia) : «Nous avons toujours protégé l'entreprise comme notre bien»



Grévistes de la faim de cevital (Béjaia) : «Nous avons toujours protégé l'entreprise comme notre bien»
Ni le médecin de l'entreprise, ni le Croissant-Rouge algérien, ni le maire, ni le wali, personne parmi les responsables n'a demandé de nos nouvelles.» A leur 12e jour de grève de la faim, les 16 ex-employés de Cevital font face à un mur de silence.
Depuis le début de la grève, l'ambulance de la Protection civile a évacué à l'hôpital certains d'entre eux une bonne dizaine de fois. Le dernier vient tout juste de devenir diabétique, un autre a eu une crise d'estomac.
Le temps de se faire injecter du sérum et tout le monde reprend sa place sur son carton devant l'entrée du complexe, à l'arrière-port de Béjaïa. «Nous irons jusqu'au bout», ont-ils réaffirmé encore hier à l'unisson. Leur revendication de reprendre leurs postes de travail a reçu une fin de non-recevoir. Pour la réitérer, le comité de solidarité mis sur pied après la marche du PST, le 1er mai dernier, vient d'appeler à un nouveau rassemblement de soutien devant l'entrée du complexe, lundi à la mi-journée.
Le malheur des grévistes a commencé au lendemain du 1er avril dernier, après une grève que l'employeur a jugée «illégale» en les accusant d'avoir «bloqué l'accès au complexe avec des graves menaces et intimidations aux autres employés qui avaient refusé de les suivre».
Présentés en conseil de discipline, ils ont été licenciés pour «faute du troisième degré». «Sur quelle base juge-t-on de son illégalité ' Nous n'avons ni syndicat, ni conseil d'administration, ni représentants légitimes. Le mot d'ordre de grève a pourtant été affiché deux jours avant», affirme l'un des grévistes. «De quelles entraves nous accuse-t-on ' Nous n'avons jamais usé de force ni détérioré l'outil de travail», se défend Abdellah, l'un d'eux. «Ce complexe que vous voyez là, nous l'avons toujours protégé comme notre propre bien», déclare-t-il à El Watan. «J'ai évité à l'entreprise des surestaries de 25 000 dollars lorsque j'ai trimé seul de 7h à 22h pour réparer un dégât matériel survenu dans la cale d'un navire. C'est cela, faire subir des dégâts à Cevital '» s'exclame Abdellah. «Je me donne à 200% pour Cevital», ajoute Saïd, visiblement plus affecté par cette grève.
En 1999, Saïd avait été félicité par M. Rebrab himself : «Il m'a reçu avec toute mon équipe à l'hôtel Chréa pour avoir réussi à éteindre un feu qui aurait pu être ravageur sur un chemin de câble», se remémore-t-il, désolé qu'aujourd'hui on le «récompense» de la sorte.
La plateforme de revendications portée par la grève du 18 janvier compte 25 points.
Elle est encore à satisfaire dans sa majorité malgré l'augmentation salariale de 5%, la prime exceptionnelle de 50 000 DA et la feuille de route engageant le groupe d'Issad Rebrab à lancer une étude comparative des salaires (benchmark) et à créer une mutuelle et un comité de participation. L'installation du CP, reportée une première fois, devrait avoir lieu dans les tout prochains jours, comme l'annonce une note affichée au sein du complexe, appelant les travailleurs à élire leurs représentants. La revendication d'une section syndicale a été, elle, écartée de toute discussion.




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